Selon l'Ukraine, les cyberattaques russes pourraient constituer un crime de guerre

L'un des principaux responsables ukrainiens estime que la guerre numérique russe commise contre les citoyens ukrainiens relève du crime de guerre.

Classer des attaques numériques comme des crimes de guerre serait une première. Les responsables ukrainiens s'attèlent à rassembler des preuves de cyberattaques liées à des frappes militaires pour les transmettre à la Cour pénale internationale de La Haye, dans le but d'éventuelles poursuites concernant les actions de la Russie.

Victor Zhora, l'un des principaux responsables de la cybersécurité ukrainienne, a déclaré que certaines cyberattaques contre des infrastructures ukrainiennes pourraient constituer des crimes de guerre, rapporte le média Politico, car celles-ci seraient directement liées aux attaques militaires russes visant des civils.

"Lorsque nous observons la situation dans le cyberespace, nous remarquons une certaine coordination entre les frappes aériennes et les cyberattaques, et puisque la majorité des attaques aériennes touchent des civils- ce qui constitue un crime de guerre, les actions de soutien dans le cyberespace peuvent être considérées comme des crimes de guerre", argumente-t-il auprès de Politico.

Réseaux internet et télécommunications visés

L'Ukraine cite notamment les attaques menées par la Russie contre le plus grand acteur privé du secteur de l'énergie dans le pays, en juillet dernier. "Leur centrale thermique a été bombardée alors même que leur réseau d'entreprise était attaqué. C'est une activité organisée par les Russes, menée à la fois dans le domaine conventionnel et dans le domaine numérique", affirme le responsable ukrainien.

Autre exemple mentionné, une activité coordonnée à Odessa, Lviv et Mykolaiv, où les bombardements "ont été accompagnés d'attaques informatiques contre les autorités locales, les sites Web ou les fournisseurs d'accès Internet locaux," poursuit-il.

L'Ukraine évoque directement la responsabilité des cyberattaques russes, dans la mesure où celles-ci touchent avant tout la population civile: hébergement de données, infrastructures informatiques, réseaux électriques ou encore les télécommunications sont autant de cibles des hackers russes.

L'Ukraine appelle la communauté internationale à débattre de l'impact de ces attaques et de la manière d'y répondre. Les responsables de l'OTAN ont également signalé que les cyberattaques pourraient "déborder" sur d'autres pays de l'organisation internationale, craignant une escalade du conflit.

Margaux Vulliet