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Cybersécurité

Le Muséum national d'histoire naturelle de Paris victime d'"une cyberattaque vraiment massive" depuis plusieurs semaines

Dans la Galerie de paléontologie et d'anatomie comparée, au Muséum national d'histoire naturelle, à Paris le 27 juin 2023

Dans la Galerie de paléontologie et d'anatomie comparée, au Muséum national d'histoire naturelle, à Paris le 27 juin 2023 - Geoffroy Van der Hasselt © 2019 AFP

Plusieurs outils ainsi qu'une partie du système de l'établissement ne sont plus accessibles depuis fin juillet.

Depuis plusieurs semaines, le Muséum national d'histoire naturelle de Paris est victime d'une cyberattaque. Le musée, qui est aussi un établissement de recherche et d'enseignement, subit "une attaque informatique sévère", a rapporté La Tribune fin juillet, après avoir consulté un mail envoyé à des chercheurs.

Selon les informations de BFMTV, une plainte a été déposée par le musée, en cours d'examen par les magistrats de la section cybercriminalité du parquet, et une enquête a été ouverte.

Cette cyberattaque rend "indisponible depuis deux semaines une partie de son réseau et l'accès à certains sites et services du Muséum", a précisé l'établissement auprès de franceinfo. Parmi les systèmes inaccessibles figurent certains outils dédiés aux activités de recherche, d'expertise ou encore de consultation de collections.

Abritant l'un des plus grands centres de recheche en sciences naturelles de France, le musée dispose de vastes bases de données, dont l'inventaire national du patrimoine naturel et des répertoires d'espèces animales.

Refus de payer une rançon

Le Muséum national d'histoire naturelle ignore encore quand un retour à la normale est possible. "La durée de l'indisponibilité des outils et services tout comme le calendrier du retour à la normale ne sont pour le moment pas encore déterminés", a-t-il fait savoir. "C'est une attaque vraiment massive", a dénoncé le président du musée, Gilles Bloch à franceinfo.

"C'est possible que des données aient été aspirées, c'est une forte motivation des professionnels de la cybercriminalité de capter des données pour les utiliser ensuite à des visées commerciales", a-t-il ajouté.

Il est possible que l'établissement, qui a déposé une plainte, ait été la cible d'un rançongiciel, logiciel malveillant bloquant l'accès à un appareil ou des fichiers tant que la victime n'a pas payé une rançon. Gilles Bloch a en effet assuré que le musée ne versera pas d'argent aux cybercriminels en vertu de la "doctrine dans l'État français et dans les administrations publiques" qui veut "qu'on ne paie pas de rançon".

Malgré cet incident, le Musée national d'histoire naturelle tient à rassurer ses visiteurs en affirmant que "les galeries, parcs zoologiques et jardins restent ouvert et fonctionnent normalement".

Kesso Diallo