Mis en garde par l’UE, Apple va faciliter les paiements en dehors de l’App Store

Après s’être fait taper sur les doigts par l’Union européenne en juin, Apple a décidé de réagir. La marque californienne a annoncé, jeudi, une série de mesures pour mettre en conformité sa boutique d’applications et respecter ainsi les règles de concurrence des 27.
Ces ajustements seront à destination des développeurs qui souhaitent notamment orienter leurs clients vers des pages externes pour payer les applications. Dès l’automne, ils pourront "promouvoir des offres" et communiquer de la façon qu’ils le souhaitent vers le moyen de paiement choisi, que ce soit en scannant un QR Code, en cliquant sur un lien ou en appuyant sur un module. À condition d’indiquer que le client est sorti de l’environnement de l’App Store. Le tout peut être appliqué par les développeurs dès à présent. Les utilisateurs d'iPhone et iPad ne s'en apercevront qu'à l'automne.
Actuellement, les développeurs peuvent faire payer pour leur app, un abonnement ou un achat intégré, depuis l’App Store en restant dans le giron Apple, vers un service de paiement alternatif ou bien en lien externe vers un site de paiement. Mais avec de multiples complications et exigences s’ils veulent s’émanciper.
Une lourde amende si l’UE juge les mesures non conformes
Apple répond ainsi à l’avis de l’UE qui avait estimé que l’App Store ne respectait pas le Digital Markets Act (DMA) sur les marchés numériques en empêchant "les développeurs d’applications d’orienter les consommateurs vers des canaux de distribution alternatifs pour des offres et du contenu" et de promouvoir ces moyens de paiement hors écosystème Apple. Cela lui avait valu une amende de 1,8 milliard d’euros, après notamment la plainte de Spotify et l’enquête ouverte en 2020.
Les nouvelles mesures vont être étudiées par la Commission européenne. Si elles ne satisfont pas au DMA, l’UE aura jusqu’à fin mars 2025 pour décider de la non-conformité éventuelle d’Apple et prendre des sanctions en conséquence. L’entreprise américaine pourrait alors écoper d’une amende allant jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires mondial, voire 20% en cas de constat d’infraction répétée.