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"Elle vous comprend, vous et votre famille": Panos Panay (Amazon) voit en Alexa+ le "meilleur assistant IA possible"

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Dévoilé mercredi à New York, Alexa+, l’assistant vocal à l’IA d’Amazon promet de relancer la promesse des enceintes connectées.

On les sent lassés d’entendre sans cesse qu’Alexa est en perte de vitesse. Présent dans plus de 600 millions d’appareils à travers le monde depuis son lancement il y a un peu plus de 10 ans, l’assistant vocal d’Amazon affiche une croissance de 20% de nouveaux utilisateurs sur un an et des millions de nouveaux d’un mois sur l’autre.

Il est vrai qu’Alexa a longtemps été l’une des références avant de se voir dépassé par l’arrivée de l’intelligence artificielle générative, les démonstrations de force de ChatGPT, Gemini ou autre Claude.

Mais chez Amazon, on n’en a que faire. La quête est ailleurs. Andy Jassy, le patron d’Amazon, l’a d’ailleurs clairement laissé entendre, ce mercredi en ouverture de conférence à New York (États-Unis), lorsqu’il a évoqué ces IA qui veulent faire de "l’effet waouh" (en annonçant avoir battu des champions d’échecs par exemple… les intéressés apprécieront) plutôt que de penser aux utilisateurs potentiels. Avec l’arrivée d’Alexa+, enfin dévoilée et opérationnelle dès le mois prochain, les choses pourraient changer dans la tête des utilisateurs.

Améliorer l’existant avec les nouvelles capacités de l’IA

"Elle est intelligente, conversationnelle, personnalisée. Elle vous comprend, vous et votre famille, et elle vous aide à faire avancer les choses. Elle peut faire tellement pour vous", s’enthousiasme auprès de Tech&Co Panos Panay. Depuis son arrivée en janvier 2023 après 20 ans chez Microsoft, le nouveau patron des appareils et services Amazon a eu la difficile mission de relancer un assistant vocal qui faisait du surplace.

Panos Panay, le nouveau patron des appareils et services Amazon
Panos Panay, le nouveau patron des appareils et services Amazon © Tech&Co

Rien de suffisamment inquiétant pour l’homme qui lança les tablettes Surface et redonna de l’allant à Windows. "Lorsque vous repensez quelque chose de fond en comble, vous devez tenir compte de vos utilisateurs actuels", explique-t-il, confiant avoir écarté l’idée de repartir de zéro pour concevoir quelque chose d’autre. "Vous devez vous assurer de leur offrir tout ce qu’ils aiment déjà et peut-être de réparer des choses qu’ils n’aiment pas. Puis d’améliorer le tout et de leur proposer de nouvelles fonctionnalités grâce notamment à l’IA."

Prendre soin de ses utilisateurs sans "les laisser de côté d’une manière ou d’une autre", assurer une continuité tout en innovant, telle est la ligne de conduite de Panos Panay pour cette refonte qui n’en est pas une d’Alexa. Car Amazon a une vision ambitieuse pour cette dernière: en faire "le meilleur assistant IA" disponible en le rendant "plus utile et plus accessible. Désormais, Alexa+ ne se contente plus de répondre aux questions, elle les comprend, leur contexte avec, les habitudes de l’utilisateur aussi. Elle sait s’adapter à l’environnement personnel et/ou familial, au ton de voix même.

“Elle est là pour vous aider à accomplir vos tâches, de manière fluide et intuitive”, ajoute-t-il. "Les appareils sont tout autour de vous, font partie du quotidien. Avoir simplement une conversation naturelle avec est essentiel pour pousser plus loin afin d’apprendre, comprendre ou même essayer de nouvelles choses." Plus besoin d’activer un appareil ou de naviguer dans une interface complexe. Alexa+ sera partout, sur les appareils Echo - avec ou sans écran -, les objets connectés (lunettes, écouteurs… Amazon ou marques partenaires), mais aussi en application mobile, sur internet, et même dans la voiture.

"L’utilisateur doit garder le contrôle"

Plus conversationnelle, plus intelligente, plus personnalisée, Alexa+ veut se muer en compagnon omniprésent et intuitif. "Vous parlez simplement et Alexa+ s’occupe du reste", lâche l’artisan de son renouveau. Un bien pour l’usage, mais une inquiétude aussi pour certains utilisateurs. "Avoir un assistant vocal proactif qui sait tout de vous sans être trop intrusif, c’est un équilibre délicat à trouver", reconnaît Panos Panay qui espère avoir trouvé un moyen de le faire "de manière subtile". Alexa peut noter que vous faites trois fois le même ensemble d’actions et proposer de créer une routine. Libre à vous de dire oui ou non. "L’utilisateur doit toujours garder le contrôle", martèle-t-il.

Tous les cas d’usage déployés lors de la présentation d’Alexa+ ont montré un chatbot qui répond présent au bon moment et suit une tâche de A à Z. Réfléchir à un restaurant et aller jusqu’à réserver la table, chercher le titre d’une chanson et pouvoir finalement trouver les meilleures places pour le prochain concert de l’artiste, faire des rappels de rendez-vous en scannant des documents… La nouvelle version se veut encore plus puissante et indispensable.

De quoi aussi nourrir les grandes ambitions d’Amazon dans la maison connectée. Alexa+ peut facilement configurer les objets connectés, les faire fonctionner de concert, installer des routines rien qu’en demandant vocalement. Une facilité d’accès à la domotique qui devrait ravir le plus grand nombre, mais aussi offrir une place de choix au géant de Seattle quand va venir l’heure du véritable déploiement de Matter, le protocole unifié de tous les objets et tous les assistants vocaux pour qu’ils puissent communiquer indifféremment entre eux.

"Alexa+ peut être le petit coup de pouce qui démocratise la maison connectée. J’en suis persuadé", clame-t-il.

"Elle a tout: le langage naturel pour piloter le tout, faire facilement la programmation de la voix. La compréhension du système va changer de manière exponentielle", assure le patron d'Alexa. "C’est notre vision aussi pour Alexa."

Alexa+ arrivera dès le mois de mars aux Etats-Unis à 19,99 dollars par mois (gratuit pour les abonnés Amazon Prime). La France comme le reste du monde devra encore attendre. Mais d'ici la fin de l'année, ce devrait être bon, nous promet Panos Panay.

Melinda Davan-Soulas