Publicité en ligne: plusieurs opérateurs européens s'allient pour concurrencer les GAFAM

La future entreprise mise sur la protection des données. - LuisTato/SIPA/Orange
Depuis plusieurs mois, la question agite la Commission européenne: comment limiter l'influence des entreprises technologiques américaines? Les principaux réseaux de télécoms européens prennent les devants et s'allient pour créer une nouvelle infrastructure de publicité numérique.
L'allemand Deutsche Telekom, le français Orange, l'espagnol Telefónica et l'anglais Vodafone annoncent créer une entreprise "commune contrôlée conjointement".
"L'entreprise commune offrira une solution d'identification numérique respectueuse de la vie privée pour soutenir les activités de marketing et de publicité numériques des marques et des éditeurs", est-il indiqué dans un document transmis à la Commission européenne.
La future entreprise mise sur la protection des données et fait un pied de nez aux géants technologiques. Ainsi, la nouvelle infrastructure aura pour fonction de générer "un jeton sécurisé et pseudonymisé" lié à "l'abonnement au réseau d'un utilisateur" et "qui sera fourni par les opérateurs de réseau participants".
Ce jeton donnera la possibilité à la marque ou à l'éditeur de cibler leurs publicités sans révéler de "données personnelles directement identifiables" des utilisateurs. Ce qui leur permettrait "d'optimiser la diffusion de la publicité en ligne et d'optimiser les sites et les applications", est-il précisé.
Consentement
La création du jeton est soumise au consentement explicite de l'utilisateur. Ces derniers auront accès à un portail de confidentialité et pourront vérifier les marques et les éditeurs auxquels ils ont donné leur consentement et retirer leur consentement.
En 2022, les télécoms européens sont partis en croisade contre les géants technologiques dont les GAFAM. Ils veulent les mettre à contribution pour financer les réseaux de télécommunications et établir un juste partage financier de leur utilisation.
"Il est temps désormais de réorganiser la juste rémunération des réseaux", avait même tweeté Thierry Breton, en mai dernier.