Orange alerte sur des risques de coupures de réseau et des numéros d’urgence

"Je crains que nos concitoyens et les Français découvrent que les réseaux télécoms dépendent d'électricité". Devant la Commission des affaires économiques du Sénat, la directrice générale d'Orange Christel Heydemann, a mis en garde sur de potentielles coupures de réseau cet hiver.
En effet, en cas d'hiver rigoureux, Enedis pourrait procéder à des délestages – c'est-à-dire des coupures – localisées et temporaires si le réseau électrique est surchargé. "Malheureusement, les réseaux télécoms ne sont pas jugés comme étant des sites prioritaires", critique Christel Heydemann.
"Certains de nos sites sont effectivement priorisés mais une partie de nos sites, en particulier la dizaine de milliers de sites mobiles [les antennes-relais, ndlr] ne sera pas priorisée."
Et de renchérir: "il est illusoire de penser mettre des batteries aux pieds de chacun des sites mobiles en France" et "illusoire d'imaginer que, en cas de délestage, on saura maintenir un service continu pour l'ensemble des Français."
Quid des numéros d'urgence?
En clair, il suffirait qu'une antenne relais soit dans une zone concernée par le délestage pour que l'ensemble du réseau soit coupé pendant une ou deux heures. Y compris les numéros d'urgence.
"Les services mobiles, si dans une zone géographique ils sont éteints pendant deux heures, il n'y aura pas d'accès aux services des numéros d'urgence" prévient-elle.
La question n'est pas nouvelle. Mi-octobre, la Fédération Française des Télécoms alertait déjà, auprès de Tech&Co, de la situation à risque.
"Si vous avez dix antennes coupées dans une zone, laquelle alimenter?”, s’interrogeait Michel Combot son directeur général.
Des discours alarmistes qui tranchent avec celui du gouvernement. "Dans les scénarios qu'on envisage, et s'il y avait des problèmes d'approvisionnement en électricité à un moment donné, il existe ce qu'on appelle des 'antennes-ressources', qui sont bien réparties sur tout le territoire national et en fait, une seule antenne par exemple d'un seul opérateur fonctionnelle suffit pour que tous les numéros d'urgence puissent fonctionner", a assuré mardi le porte-parole du gouvernement Olivier Véran lors de la conférence de presse à l'issue du conseil des ministres.
Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité, a de son côté fait savoir que sa priorité et celle des pouvoirs publics était "d'aider les opérateurs télécoms à préserver l'accès aux numéros d’urgence, notamment au 112, en cas de dispositif exceptionnel de délestage".
"Les discussions sont encore en cours (...) pour trouver les meilleures solutions possibles permettant de limiter les impacts liés à de potentielles coupures temporaires", a ajouté Enedis.