"Nous sommes déçus": Deezer fustige la taxe streaming du gouvernement

Elle va être adoptée et elle ne fait pas que des heureux. La taxe sur le chiffre d'affaires des plateformes d'écoute de musique en ligne sera mise en place l'année prochaine dans le cadre d'un amendement au projet de loi de loi sur le budget 2024, au plus grand dam de Stéphane Rougeot, le directeur général adjoint de Deezer.
"Nous sommes déçus par la décision qui a été prise. C’est le pire scénario pour l’industrie musicale et plus particulièrement pour les pure-players (entreprise exerçant dans un secteur d'activité unique non diversifié, ndlr) comme nous", a-t-il confié à Tech&Co.
Ce prélèvement fiscal doit contribuer au financement du Centre national de la musique (CNM). Une initiative "juste" mais qui aurait dû être amenée de "manière différente", selon Deezer. "Nous avions proposé une contribution volontaire, mais l'idée n'a apparemment pas été retenue. C'est dommage que le gouvernement ne l'adopte pas".
"Pas encore de décision"
A contrario des autres leaders du streaming, la France représente 60% du chiffre d'affaires de Deezer. "C'est pour cela que cette décision a un impact disproportionné à notre échelle. Elle nous affecte plus que les autres", confie Stéphane Rougeot.
Une question se pose aussi quant à la répercussion de la taxe. Pour le moment, Deezer "n'a pas pris de décision" sur le sujet. "C'est trop tôt pour donner un verdict mais une chose est sûre, on ne peut pas la répercuter sur les ayants-droit".
Et si Spotify s'est voulu rassurant et a confirmé, ce jeudi matin sur le plateau de FranceInfo, que le prix des abonnements ne devrait pas bouger, rien n'est moins sûr chez son concurrent Deezer.
"La difficulté que nous rencontrons au niveau des prix, c'est qu'ils ont déjà augmenté en septembre. Nous sommes désormais plus chers, d'un euro, que les autres services de streaming", regrette le directeur général adjoint de Deezer à Tech&Co.
Prévue pour être "modulaire" et "progressive", la taxe varie en fonction du chiffre d'affaires des plateformes, comme le confirme à Tech&Co Aurélie Hannedouche, directrice du Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) et membre du conseil d'administration du Centre national de la musique (CNM).
Mais l'Assemblée nationale a finalement préféré un taux unique. "C'est, en tout cas, ce que l'on a compris. Nous n'avons pas eu de détails là-dessus. Cela nous pénalise d'autant plus", conclut Stéphane Rougeot.