Russie: le patron de Wagner admet être à l'origine d'une "ferme à trolls" de propagande sur internet

C'est une confession. Evguéni Prigojine, sulfureux homme d'affaires et patron du groupe paramilitaire russe Wagner, a reconnu pour la première fois, ce mardi 14 février, être le créateur d'une "ferme à trolls" payés pour mener des campagnes de propagande sur Internet. Il explique avoir créé l'Internet Research Agency de Saint-Pétersbourg, une officine surnommée la "ferme à trolls" par la presse russe et dont les employés ont été accusés de mener des campagnes de désinformation sur internet au service du Kremlin.
"J'ai non seulement été l'unique financier de l'Internet Research Agency, mais je l'ai inventée, je l'ai créée, je l'ai gérée pendant longtemps", a déclaré le principal concerné cité par son service de presse sur Telegram. Selon lui, cette "ferme à trolls" a été créée "pour protéger l'espace informationnel russe de la propagande grossière et agressive des thèses antirusses de l'Occident".
Déstabiliser les ennemis du Kremlin
L'Internet Research Agency a été accusée d'avoir mené, notamment par le biais de faux comptes sur les réseaux sociaux et journaux en ligne, des campagnes destinées à défendre la politique du Kremlin, critiquer les opposants russes, dénigrer la présence française en Afrique ou encore créer la discorde autour du Brexit et des élections américaines. Washington avait sanctionné en 2018 plusieurs membres présumés de l'Internet Research Agency.
Réputé proche de Vladimir Poutine, Evguéni Prigojine a également avoué, depuis le début du conflit en Ukraine l'an dernier, une série de faits qui lui étaient imputés depuis des années. Il a ainsi admis être le fondateur du groupe de mercenaires Wagner, qui combattent aujourd'hui en première ligne en Ukraine, ou encore avoir cherché à s'ingérer dans les élections américaines.