Nos discussions sur ChatGPT pouvaient se retrouver dans les recherches Google: OpenAI y met fin

ChatGPT. - UTKU UCRAK / ANADOLU / Anadolu via AFP
Un danger pour la vie privée. Le 31 juillet, OpenAI a annoncé mettre fin à une fonction pouvant rendre certaines conversations des utilisateurs avec ChatGPT accessibles publiquement, via des moteurs de recherche comme Google.
"Il s'agissait d'une expérience de courte durée visant à aider les utilisateurs à trouver des conversations utiles", a indiqué Dane Stuckey, responsable de la sécurité chez OpenAI, sur X.
Pour cela, elle nécessitait que les utilisateurs sélectionnent une conversation qu'ils souhaitaient partager, puis de cocher une case afin de la partager avec les moteurs de recherche. C'est ainsi que près de 4.500 conversations d'inconnus avec ChatGPT sont apparues dans les résultats de recherche Google, a rapporté le magazine Fast Company.
Conversations sensibles
Il est cependant probable que ce chiffre soit en réalité plus élevé, Google n'indexant pas toutes les conversations, comme le précise le magazine. Et selon le site spécialisé Techcrunch, il était même possible de trouver ces échanges en filtrant les résultats de recherche, pour n'inclure que les URL du nom de domaine 'https://chatgpt.com/share".
Si certains étaient ennuyeux (trouver des idées de recettes, aide pour rénover sa salle de bain...), d'autres étaient plus personnels et sensibles. Dans l'une des conversations, un utilisateur a par exemple décrit en détail sa vie sexuelle et son mal-être à l'étranger, affirmant souffrir d'un trouble de stress post-traumatique et rechercher du soutien. Un autre a révélé à ChatGPT avoir survécu à une programmation psychologique et chercher à se déprogrammer pour atténuer le traumatisme subi.
Pire encore, certaines conversations divulgaient des informations personnelles telles que le nom ou la localisation. Face au risque posé par cette fonction, OpenAI a décidé d'y mettre fin.
"Nous pensons que cette fonctionnalité a créé trop d'opportunités pour les utilisateurs de partager accidentellement des informations non souhaitées. Nous la supprimons donc. Nous travaillons également à supprimer le contenu indexé des moteurs de recherche concernés", a expliqué Dane Stuckey.
Ce rétropédalage intervient quelques jours après que Sam Altman, le PDG d'OpenAI a rappelé qu'il valait mieux éviter de trop se confier à ChatGPT à cause de l'absence de cadre juriidique en termes de confidentialité. Un manque qui pourrait être problématique pour l'entreprise en cas de poursuite en justice, car elle pourrait être légalement obligée de dévoiler les conversations des utilisateurs à la demande d'un tribunal.