Arnaque à la fausse enquête pour pédopornographie: 19 personnes interpellées

L'arnaque ne date pas d'hier. Un email, souvent aux couleurs de la Police nationale, alerte l'internaute qu'une enquête est en cours contre lui, en raison de visionnage de contenu pédopornographique. Il s'agit d'une arnaque, destinée à soutirer de l'argent aux victimes, et qui sévit désormais depuis au moins deux ans, et qui a connu un pic en novembre 2021.
Une enquête commune de l'Office central de lutte contre la cybercriminalité, la section de recherches de Versailles et la Brigade de recherches de Nice et du CyberGend a permis d'interpeller 19 personnes ce jeudi 22 juin, en France et en Belgique. Les personnes arrêtées sont liées au blanchiment de l'argent récolté via ces procédures malveillantes.
Le haut de l'iceberg
Nos confrères de RTL dévoilent que ce sont plus de 150.000 signalements auprès de la plateforme Pharos, dédiée aux contenus et comportements illicites en ligne, qui ont été faits en lien avec cette arnaque. 300 dépôts de plainte ont également été enregistrés. Il pourrait ne s'agir que d'une partie cachée de l'arnaque tentaculaire, tant les cibles étaient nombreuses. En raison du caractère sensible lié à l'arnaque, de nombreuses personnes ne se sont pas signalées lorsqu'elles ont reçu le mail.
"Tout le monde en France a pu être potentiellement spammé. Dans 90% des cas, les destinataires suppriment le mail, mais les autres tombent malheureusement dans le piège, et acceptent de payer ces amendes fictives", explique auprès de RTL le colonel de gendarmerie et chef de la section de recherches de Versailles Thomas Andreu. Des amendes qui peuvent aller d'un à plusieurs centaines de milliers d'euros.
Le préjudice financier est estimé à au moins 3,3 millions d'euros, mais les conséquences humaines sont également désastreuses. Six enquêtes ont été ouvertes après des suicides liées à ces arnaques.
Des victimes confuses
"On est sur des victimes assez âgées, qui ont plus de 60 ans, pour qui la technologie reste quelque chose de difficile à appréhender. Ils vont faire la confusion entre des contenus érotiques, pornographiques et des contenus qui relèvent de la pédocriminalité.
Si l'on ajoute à cela la forte charge émotionnelle de recevoir un mail avec le logo de la police, de la gendarmerie ou d'Europol, alors c'est la panique", explique auprès de RTL le commissaire Christophe Durand. La justice rappelle par ailleurs que les personnes s'étant donné la mort n'ont pas nécessairement quelque chose à se reprocher.
De manière générale, les convocations des autorités, mais aussi les communications des institutions gouvernementales ne demanderont jamais des données personnelles via mail ou SMS. Si vous êtes victimes de ce type de procédé, signalez-le à la plateforme Pharos.