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La RT 2012, des "normes qui confinent à l'absurde"

Les difficultés insoupçonnées de la RT 2012

Les difficultés insoupçonnées de la RT 2012 - Fotolia

L’UFC Que Choisir dénonce les failles de la réglementation thermique (RT) 2012 dans le cadre de l'extension d'une maison.

Les normes instituées par la RT 2012 peuvent aboutir à des difficultés insoupçonnées. Selon l’association de consommateurs, la Commission consultative d'évaluation des normes (CCEN) et les constructeurs de maisons individuelles ont relevé les faiblesses de ce dispositif complexe, dans le cas précis de l’extension d’une maison.

La RT 2012, obligatoire pour tous les permis de construire depuis le 1er janvier 2013, impose notamment un seuil de consommation de 50 kWh/m2 par an et un niveau d’étanchéité à l’air, ce qui doit être respecté à la lettre. Or « quand il s’agit d’agrandir de l’ancien, la mission devient franchement périlleuse », indique le site Internet de l’UFC Que Choisir.

Où commence l'ancien, où commence le nouveau ?

« En théorie, il faut obéir à la RT 2012 dès que la surface supplémentaire représente plus de 30 % de l’existant. Soit, pour une maison de 100 m², une véranda de 31 m². En principe, cette véranda devrait respecter la RT 2012 et donc être étanche à l’air par rapport à la maison à laquelle elle sera accolée, ce qui est absurde », selon le groupement. Une dérogation est possible depuis le mois de juillet, au cas où la maison est reliée par exemple par une double porte, ou une ouverture dans le mur. « Mais dans ce cas, difficile de savoir où s’arrête exactement l’ancien, où commence le nouveau, et impossible, ou presque, de calculer le respect du seuil des 50 kWh/m2 par an et l’étanchéité… », ajoute l’UFC.

Autre exemple des difficultés qu’engendre le texte : l’obligation de permis de construire (si la surface finale dépasse 170 m²) pour une extension minime, au-dessous de 10 m². La RT 2012 imposera alors de calculer l’impact de l’agrandissement sur les besoins du foyer en eau chaude, « même si l’extension ne comporte pas de point d’eau ».

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Des situations aberrantes dont les professionnels ont fait part au ministère en septembre dernier, dans un rapport de 1 377 pages. Celui-ci pointait l’ « absence de clarté et d’intelligibilité » du texte. Mais aussi son « risque d’insécurité juridique et technique » ou son « impact financier disproportionné par rapport au but poursuivi à cause d'une rédaction désastreuse »... Le gouvernement a promis de se pencher sur la question.

Léo Monégier