Immobilier : La hausse des prix, "phénomène structurel" ?

L'inflation n'a pas épargné le neuf - dr
Les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Ecologie montrent que le prix des appartements neufs a progressé de 5,9 % en moyenne entre 2009 et 2010, avec le niveau record de 3 566 euros par mètre carré (tous types confondus). Pour Nexity, cette année a vu la conjugaison de trois éléments qui ont été déterminants. En premier lieu, la demande a toujours été supérieure à l’offre disponible : « fin 2010, l’offre commerciale disponible à la vente est tombée à un nouveau plus bas niveau (3 747 logements) et les délais d’écoulement se sont raccourcis à 4,6 mois contre 5,2 mois en 2009 », analyse le groupe.
Ensuite, la situation financière des acquéreurs s’est améliorée l’année passée, sous l’effet combiné de taux d’intérêt à leur plus bas niveau, et des dispositifs d’aide, comme le PTZ ou le pass foncier (aujourd’hui mués en PTZ+, dispositif unique). Avec pour conséquence un budget en hausse de 11,1 %, à 217.000 euros. Parallèlement à cela, le groupe note une « amélioration du marché de la revente, les déjà‐propriétaires bénéficiant d’un apport plus important et donc d’un budget plus élevé (+26,2 %, à 334 700 euros) ».
Nouvelles réglementations et pression foncière
Enfin, le phénomène haussier peut être attribué en partie aux « évolutions réglementaires et à la pression foncière » : En effet, les nouvelles normes BBC et la réglementation thermique « augmentent le prix de revient de 7 à 8% quand en parallèle, les normes liées à la PMR (accessibilité aux personnes à mobilité réduite) impose un agrandissement du logement de 5 mètres carrés ». La raréfaction foncière des principales zones urbaines, provoquée par la reconstitution de l’offre de logements, va en outre « entraîner une hausse des prix moyens du logement de l’ordre de 4,5% sur l’année à venir », prévoit le groupe.
Une politique de contruction plus « énergique »
Entre autres propositions, Nexity appelle à « concevoir comme une absolue nécessité la densité et la constructibilité en zone inondable des grandes agglomérations, finir de structurer le financement des aides au logement sur les zones tendues de préférence au saupoudrage sur l’ensemble du territoire », ou encore d’impliquer davantage les acteurs du système bancaire dans le « processus de responsabilité sociétale en leur demandant de contenir au maximum l’accroissement des taux d’intérêts, qui impacte de façon majeure la solvabilité des ménages ». Alain Dinin, président directeur général de Nexity, plébiscite pour sa part « la mise en œuvre d’une politique de construction beaucoup plus énergique reposant sur la libération de fonciers, la densification des villes et la simplification du processus administratif».