Mal logement : Le Secours catholique tire la sonnette d'alarme

La pauvreté gagne du terrain, aidée par la hausse des prix des loyers - dr
Le Secours catholique fait part de ses vives inquiétudes, en observant dans un rapport une montée de la précarité dans l’hexagone sur une décennie. En grande partie, à cause du coût du logement, devenu poste de dépenses « le plus critique ». Les familles rencontrées par le Secours catholique, de plus en plus nombreuses et majoritairement locataires, ont particulièrement subi l’envolée des loyers.
« Entre 2001 et 2011 les loyers, déduction faite des aides au logement, ont augmenté de 44 % dans le parc HLM et de 49 % dans le parc privé, soit respectivement 25 et 30 points de plus que l’inflation », explique l'ONG. Si 59 % des personnes qu'elle a rencontré ont des impayés - une proportion quasi stable en dix ans - 39 % ont eu l’année passée « des impayés liés au logement (loyer, mensualités d’accession à la propriété) ».
Des ménages affectés par la hausse de la facture en énergie
Autre tendance alarmante : la précarité énergétique gagne du terrain et aggrave la situation. Sur cette période, « les impayés liés aux factures de gaz et d’électricité n’ont cessé d’augmenter ». De 32 % en 2001, le taux de ménages touchés s’est monté à 38 % en 2011. Une date qui coïncide avec l'inauguration de l'Observatoire de la précarité énergétique par la précédente ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.
L'an dernier, quelque 1 422 000 ont sollicité le Secours catholique, à la suite d'un impayé de loyer ou d'une impossibilité de trouver un logement. Près de la moitié (668 000) étaient des enfants. La part des familles est quant à elle passée de 43 à 57 % des bénéficiaires. Enfin, les personnes prises en charge par l'association ont aujourd'hui des profils très variés, allant des étudiants étrangers, à l'ex détenu retraité, en passant par le couple d’intermittents du spectacle, indique le groupement.
Son constat est sans appel : « Aujourd’hui avec la dérégulation du marché et à l’exception de quelques propriétaires solidaires qui constatent qu’ils ne peuvent plus augmenter indéfiniment les loyers, personne n’est à l’abri, contrat à durée indéterminée ou non, pension de retraite ou non », témoigne Bernard Baudry, responsable depuis quatre ans du logement à la délégation du Val-de-Marne.