BFM Immo
Location

Les passoires thermiques ne pourront-elles bientôt plus être louées sur Airbnb?

placeholder video
Une proposition de loi prévoit que les logements loués sur les plateformes de location touristique seront soumis aux mêmes règles que les autres. Mais le texte n'est pas encore adopté et il est déjà prévu des dérogations.

Les logements loués sur Airbnb et autres plateformes de location touristique pourraient bel et bien être soumis aux mêmes obligations de rénovation énergétique que le reste du marché locatif. C'est même le premier article de la proposition de loi qui s'attaque aux avantages fiscaux et réglementaires de la location saisonnière. Texte voté en commission des finances de l'Assemblée nationale cette semaine et qui sera débattu en séance plénière à partir de lundi prochain. Et attention, certains lieux touristiques pourraient en faire les frais, en tête les stations de ski.

Supprimer l'avantage de la location saisonnière en matière de diagnostic de performance énergétique (DPE), la mesure était attendue mais elle risque d'avoir des effets pervers. Les stations de ski sont le parfait exemple. Climat, altitude, années de construction... Les logements à la montagne affichent les pires performances énergétiques du parc immobilier français.

Doze d'économie : Passoires thermiques, la bombe du DPE explose ! - 11/10
Doze d'économie : Passoires thermiques, la bombe du DPE explose ! - 11/10
6:54

Maintenir un avantage concurrentiel?

Les notes se sont un peu améliorées depuis le nouveau mode de calcul du DPE mais elles restent particulièrement mauvaises. Valfréjus dans la vallée de la Maurienne, affiche 70% de passoires thermiques (notes F et G au titre du DPE). On oscille autour de 60% de logements F ou G à Tignes, La Plagne, la Clusaz ou Pra Loup. Notez également qu'un logement sur deux est une passoire à Valmorel, Isola, le Grand Bornand ou encore Saint-Gervais.

Cela veut-il dire que dans toutes ces stations de ski, la moitié du parc voire plus pourrait ne plus être louable d'ici 4 ans? Pas forcément car face au risque pour l'attractivité de ces territoires essentiellement touristiques, le projet de loi prévoit que le conseil municipal puisse voter afin de déroger à la règle. Un expert craint surtout que cela maintienne l'avantage concurrentiel d'Airbnb en asséchant toujours plus le parc locatif de longue durée.

Pour rappel, en location longue durée, les logements classés G seront interdits à la location à partir de 2025. Puis ce sera au tour des logements F en 2028 et E en 2034.

Marie Coeurderoy