Le promoteur immobilier Réalités en redressement judiciaire: quelles conséquences pour les acheteurs?

Photo d'illustration d'un homme lissant le béton - Guillaume Souvant - AFP
Le promoteur nantais d'envergure nationale Réalités vient d'annoncer son placement en redressement judiciaire. Réalités est l'illustration parfaite de la crise que traverse la promotion immobilière. Il a subi de plein fouet la crise inflationniste et la subit d'autant plus violemment que l'entreprise a été très gourmande avant en multipliant des projets et des lignes de crédit.
Le retournement du marché avec l'augmentation des coûts des matériaux, hausse des taux d'intérêt avec effondrement des achats... Tout s'est enchainé, provoquant aussi la défiance des fournisseurs et des entreprises sur les chantiers.
Le groupe qui comptait encore plus de 1.000 salariés en 2023 a dû déjà se séparer de plusieurs filiales. Selon son patron, ils ne seront bientôt plus qu'une centaine dans l'entreprise. Sa dette financière dépasse désormais les 400 millions d'euros.
Les acheteurs commencent à rembourser leur crédit
L'enjeu, désormais, est la survie. D'où le placement en redressement judiciaire. Mettre sous cloche les dettes passées pour se concentrer sur les chantiers en cours. 60 précisément dont un tiers sont aujourd'hui à l'arrêt.
60 chantiers dont 3.200 logements. Ces projets ne sont pas concernés par la procédure, car l'objectif, nous dit-on en interne, est de parvenir à livrer les acheteurs qui subissent pour certains jusqu'à 3 ans de retard.
Un sujet majeur puisque pour les crédits de ces acheteurs doivent déjà commencer à être remboursés. Et attention, le cas de Réalités ne sera pas isolé compte tenu de la violence de la crise actuelle. Les banques, qui garantissent l'achèvement des chantiers pour les promoteurs, commencent déjà à se renseigner sur les modalités de mises en œuvre de ces garanties. Ce qu'on appelle les GFA et qui ne s'appliquent qu'en cas de faillite du promoteur. "Cela faisait 20 ans que les banques n'avaient plus eu à s'en soucier", explique Pascal Boulanger le patron de la fédération du secteur. Il mettait lui-même en garde les pouvoirs publics en fin d'année dernière redoutant une année 2025 "sanglante".