"On a tout entendu pendant l'examen de ce budget": la Fédération de l'immobilier veut de la "visibilité"

"Les Français sont inquiets de la situation politique, qui est historique", estime Loïc Cantin, président de la Fnaim, ce mardi sur BFM Business. Selon lui, cette instabilité politique génère un "attentisme provisoire" sur le marché immobilier.
"C'est un moment qui ne donne pas confiance. Quand on investit dans la pierre, il faut de la confiance, de la stabilité, de la visibilité", explique-t-il.
Ce n'est pas seulement depuis la censure et la chute du gouvernement que le président de la Fédération nationale de l'immobilier est inquiet. Dès l'examen du projet de loi de finances, il dénonce "de nombreuses annonces qui n'étaient pas de nature à rassurer".
"On a tout entendu pendant l'examen du budget. Chaque matin, on nous parlait d'une nouvelle mesure qui serait soit incitative, soit qui allait entraîner une régression du marché", se souvient Loïc Cantin.
Il cite notamment la hausse des droits de mutation à titre onéreux prélevés par les départements sur les frais de notaires, un changement de taxation de la plus-value immobilière ou encore la transformation de l'impôt sur la fortune immobilière en un impôt sur la fortune improductive.
"Je ne suis pas pessimiste"
Autant de propositions qui sont tombées à l'eau lors du vote de la censure, à moins que le prochain gouvernement ne les reprenne à son compte. Mais en attendant le temps politique, la réaction de marché s'est fait sentir, assure Loïc Cantin.
"Les intentions d'acquérir ont reculé", regrette ce dernier.
"C'est très nocif. Les Français n'ont pas le nez collé dans les journaux, mais les informations qui filtrent amènent un manque de confiance générale sur la situation politique", assène-t-il.
Néanmoins, le président de la Fédération nationale de l'immobilier affiche une certaine confiance en l'avenir. "Je ne suis pas affolé, je ne suis pas pessimiste. Le marché de l'existant (de l'ancien, ndlr) vit seul depuis longtemps, c'est un marché qui évolue en fonction du pouvoir d'achat des ménages", explique-t-il.
Ainsi, même si Loïc Cantin espère la nomination d'un nouveau Premier ministre "de toute urgence", c'est surtout du côté de la BCE qu'il faut regarder. La banque centrale européenne devrait à nouveau baisser ses taux ce jeudi. Le mouvement à la baisse des taux des crédits immobiliers devrait donc se poursuivre. Loïc Cantin juge qu'ils pourraient encore baisser de 0,5 point d'ici fin 2025.