"16m² ressentis": l'agence immobilière à l'origine de l'annonce reconnaît une maladresse

Des immeubles et des toits haussmaniens dans le centre de Paris (Photo d'illustration). - Flickr - Pat Guiney - CC Commons
"Un studio avec mezzanine calme et lumineux." L'annonce mise en ligne par une agence immobilière parisienne débute de manière banale, mais elle comporte un détail surprenant: la notion de mètres carré "ressentis". Publiée fin décembre sur Le Bon Coin, elle précise que la surface du bien s'élève à "23.55m² au sol", "11.53m² loi Carrez", et elle fait état de "16m² ressentis".
Une formulation inédite et sans base légale, qui a vivement fait réagir sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes y voyant un exemple de l'absurdité du marché immobilier parisien.
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Pour rappel, lors d'un achat immobilier dans une copropriété, seule la surface loi Carrez fait foi. L'agence H&B immobilier, à l'origine de l'annonce, affirme à BFMTV.com "en avoir pleinement conscience" et reconnaît une maladresse dans l'usage du terme "ressenti".
"C'était pour nous un synonyme, une manière plus jolie d'évoquer la 'surface pondérée' du logement", explique Donyphane Hadzic, directeur de l'agence.

Le responsable précise que ce terme a depuis été retiré et l'annonce corrigée.
Qu'est-ce que la surface pondérée d'un logement?
La "surface pondérée" d'un logement est à distinguer de la surface habitable (elle-même à distinguer de la surface Carrez) qui correspond à l'espace qui peut être meublé et utilisé par l'occupant des lieux, rappelle le site des impôts. La surface pondérée, elle, prend en compte la surface habitable ainsi qu'une partie des surfaces annexes - à savoir les balcons, mezzanines, caves, vérandas, ateliers, combles...
Toutefois, il s'agit ici avant tout d'une notion du fisc pour déterminer la valeur locative cadastrale d'un bien et calculer la taxe foncière ou la taxe d'habitation qui s'appliquera sur un bien. Par ailleurs, les agents immobiliers parlent parfois de surface pondérée pour les balcons ou les jardins afin de déterminer le prix de vente d'un bien (ils prennent alors généralement un tiers de la surface au sol du balcon par exemple pour ajuster le prix). Mais cette notion n'est alors pas réglementée et il s'agit plus d'une pratique de la profession.
En tout cas, l'annonce maladroite aura eu le mérite de faire rire les internautes. Sur Twitter, une internaute suggérait de répondre à l'annonce qu'elle était prête "à payer un loyer de 100 euros - 1000 euros ressentis". "Bientôt 26 m² selon les propriétaires, 6 m² selon les précédents locataires", plaisantait un autre sur le réseau social.