Retraites: le Medef fera des efforts pour un accord mais souligne les différents qui persistent

Le président du Medef Patrick Martin à l'hôtel Matignon à Paris le 24 juin 2025 - Alain JOCARD © 2019 AFP
Le Medef, première organisation patronale, "fera ses meilleurs efforts pour aboutir à un accord global" sur les retraites, selon son président Patrick Martin, qui souligne néanmoins que les points de désaccord qui subsistent avec les syndicats seront "les plus difficiles à régler".
"Le Medef prend acte du diagnostic dressé par le Premier ministre" François Bayrou, jeudi en conférence de presse, et "fera ses meilleurs efforts pour aboutir à un accord global", assure Patrick Martin dans une déclaration écrite, publiée jeudi 26 juin.
Il précise que "sans attendre ce diagnostic", le Medef "a poursuivi des pourparlers dans un esprit constructif".
Le Medef souhaite un format plus autonome
"Les points de désaccord qui subsistent seront évidemment les plus difficiles à régler car ils touchent au coeur de la réforme", remarque-t-il cependant : "Veut-on ou non redresser le taux d'emploi en France, et ce faisant redresser notre croissance, le pouvoir d'achat et notre compétitivité", au-delà de l'équilibre "indispensable" des régimes de retraites, et globalement des finances publiques? se demande-t-il.
Il déplore que "la dimension économique et par conséquent sociale du débat autour des retraites n'ait pas été suffisamment considérée" à l'occasion du conclave.
Pour Patrick Martin, "ne pas prendre en compte les attentes prioritaires de nos concitoyens, pouvoir d'achat et robustesse des régimes sociaux, ni la fragilité de notre croissance et du marché de l'emploi, ne pas mesurer le risque de déclassement de notre pays serait une erreur stratégique préjudiciable à tous".
"Si cette équation économique est bien partagée par tous les partenaires sociaux en amont de nouvelles discussions, prévient Patrick Martin, le Medef engagera celles-ci, dans un format de préférence plus autonome", c'est-à-dire seulement entre partenaires sociaux. "Il sera donc responsable en toutes choses".
Des visions opposées sur la pénibilité
Un peu plus tôt, Eric Chevée, négociateur de la CPME, l'autre organisation patronale restant présente dans les négociations - la troisième, l'U2P, la plus petite, ayant quitté la table à la mi-mars - avait remarqué que la CPME "n'a pas l'habitude de refuser le dialogue", laissant entendre qu'elle retournerait discuter avec les syndicats.
"Si on n'a pas trouvé encore d'accord, je ne suis pas sûr qu'on le trouvera, mais peut-être qu'il y a encore des voies de passage, des souplesses à mettre en place", avait-il avancé.
Il avait estimé cependant que "ça ne va pas être facile", parce que syndicats et patronat sont, sur le point-clé de la pénibilité, "sur deux idées complètement différentes" : respectivement "la réparation systématique", c'est à dire le départ en retraite avancé pour certaines catégories entières de personnes, "et de l'autre, le cas par cas".