Vaut-il mieux investir seul ou avec un conseiller en gestion de patrimoine?

C’est un véritable chef d’orchestre de la finance: le CGP (pour conseiller en gestion de patrimoine). Il a pour mission d’accompagner les particuliers comme les professionnels dans la gestion et l'optimisation de leur patrimoine. Planification financière, stratégie d’investissement, acquisition immobilière, gestion des successions et de la fiscalité… Le panel d’expertises des CGP est vaste. Tout comme leurs rémunérations qui oscillent selon les maisons de gestion entre 100 et 500 euros l’heure.
Selon une étude de l’AMF publiée en 2023, "la rémunération des CIF (conseillers en investissements financiers, NDLR) CGP est principalement constituée de rétrocessions de droits d’entrée et de frais de gestion annuels". Des droits et des frais "qui représentent respectivement 75% et 15% du chiffre d’affaires du conseiller en investissement financier total déclaré", constate le régulateur. Le solde restant étant constitué d’honoraires facturés aux clients (soit 10% du total du chiffre d’affaires du conseiller en investissement financier).
Trois types de gestion
"On doit choisir, lorsque l’on a du capital entre investir seul – ce qui présente des avantages puisque l’on n’a pas de frais en face. (…) En revanche, il faut savoir naviguer dans la complexité, il faut savoir aussi comprendre sa situation patrimoniale", explique Benjamin Chemla, le patron et cofondateur de Shares sur le plateau de BFM Bourse.
"Face à cela, on a deux possibilités: soit on va dans de la gestion libre (mode de gestion qui permet à l'épargnant de gérer seul et à sa guise ses investissements - NDRL) ou alors dans la gestion accompagnée", détaille le cofondateur de Shares.
Une gestion accompagnée qui peut prendre la forme d’une gestion dite "conseillée" (ce type de gestion permet au CGP de suggérer des investissements à leurs clients investisseurs. Lesquels clients valident ensuite ces suggestions avant toute mise en œuvre), ou bien d’une gestion "pilotée". "Dans ce cas, le CGP va prendre votre patrimoine et l’allouer à des gérants d’actifs qui vont manager et investir cet argent", poursuit Benjamin Chemla.
Trois types de gestion donc (gestion libre, gestion conseillée et gestion pilotée) dont le choix revient aux épargnants mais auxquels il importe de réfléchir en amont en considérant un certain nombre de critères. A commencer par le temps que vous pouvez octroyer à la gestion de vos placements, votre compréhension des supports financiers, le montant de votre patrimoine, votre aversion au risque ou son absence, ou bien encore votre horizon de placement.
Pas de minimum requis… A priori
Sur le papier, toute personne disposant d’un patrimoine - même de quelques milliers d’euros - peut solliciter l’expertise d’un conseiller en gestion de patrimoine. Mais Benjamin Chemla le reconnait:
"Certains CGP vont demander à leur client d’avoir un minimum d’encours pour pouvoir entrer en affaire avec eux".
Reste à savoir si la performance des placements effectués par l’intermédiaire d’un CGP, incluant les frais de gestion, s’avère plus élevée que celle des investissements effectués sans intermédiaire financier. Tout dépend bien souvent des supports sélectionnés. Si la gestion pilotée en assurance-vie offre des résultats contrastés selon Good Value for Money, une étude publiée par l’AMF met en avant le fait que dans le cadre d’un arbitrage de portefeuille, "plus l’horizon d’investissement est long, plus l’occurrence de fenêtres d’investissement favorables à la stratégie passive se réduit".
Autrement dit, mieux vaut suivre régulièrement et de près ses investissements à long terme. Et si vous n’êtes pas en mesure de les suivre faute de temps ou de compréhension des marchés, le mieux reste encore de solliciter l’expertise d’un professionnel de la finance et du patrimoine.
