Bercy va-t-il faire capoter les négociations sur les retraites?

La future taxe anti-optimisation en préparation à Bercy pour le budget 2026 pourrait-elle faire capoter la négociation sur les retraites qui vient de s'ouvrir? C'est la menace que laissent planer certaines sources patronales, qui associent très directement l’atterrissage des discussions sur les retraites en juin, à ce qu'il y aura dans le pré-budget 2026. Comprendre: "si la taxe est maintenue, on ne signera rien".
Ce projet de taxe prévoit un impôt minimum pour les plus riches, qui devront payer au moins 0,5% de leur patrimoine à partir de 2 millions d’euros (hors outil professionnel).
L'entrepreneur qui détient 2 millions d'actifs, mais qui paye au moins 10.000 euros d'impôts tout compris (impôt sur le revenu, IFI, flat tax...) échapperait à la taxe. S'il n'a payé que 5.000 euros, il devra compléter sa facture fiscale à hauteur de 5.000 euros.
"Un gros point de friction"
Pas de quoi fouetter un chat a priori et pourtant, "c'est un gros point de friction", indique un représentant patronal. Beaucoup de patrons redoutent un nouvel ISF.
En face, l’enjeu financier des discussions sur les retraites est de trouver 6 à 12 milliards d'euros pour équilibrer le système à horizon 2030, selon qu’on garde l’âge de départ à 64 ans ou si on revient à 63 ans. Même si FO a commencé par claquer la porte dès le premier round des discussions jeudi dernier, des voies de passage existent. Les organisations patronales n’ont pas envie d’endosser la responsabilité d’un échec.
Sauf à ce que l'on leur demande à la fois d'augmenter les cotisations retraites et d'augmenter leur fiscalité personnelle. Faut pas pousser non plus.