1.961 et 2.088 euros en moyenne... Les primes de participation et d'intéressement versées aux salariés ont augmenté bien plus vite que les prix en 40 ans

Négociations salariales - illustration - BFMTV
Leur progression est significative. Une étude publiée ce mercredi 2 juillet par la Dares, le service statistique du ministère du Travail, dévoile comment les montants des participations (quote-part liée aux bénéfices) et intéressements (prime de performance) versés par les entreprises de plus de 10 salariés ont fortement augmenté depuis 1983. Pour rappel, le versement d'une participation est obligatoire dans les entreprises qui emploient au moins 50 salariés par mois au cours des cinq dernières années. L'intéressement n'est en revanche pas obligatoire.
"Au cours des dernières décennies, les montants distribués au titre de la participation et de l'intéressement augmentent sensiblement, et ce, à un rythme supérieur à celui de la masse salariale versée à l'ensemble des salariés", observent les auteurs de l'étude. En 2023 en effet, 5,8 millions de salariés du secteur privé non agricole ont touché une prime de participation contre 2,9 millions en 1983. Et ce, pour un montant total de 11,5 milliard d'euros brut. C'est neuf fois plus que quarante ans plus tôt: elle atteignait seulement 1.253 euros brut. Cette progression est bien plus rapide que celle de la masse salariale (ensemble des rémunérations brutes et avantages versés aux salariés, NDLR), qui a été multipliée par 4,2 sur la même période.
Des progressions bien plus fortes que l'inflation
En moyenne, les salariés ont perçu une participation de 1.961 euros en 2023. Une somme en hausse de 5,7% par an en euros constants par rapport à 1983. Cette augmentation est ainsi "nettement supérieure à celle des prix, de 2,1% par an", souligne la Dares.
Quant à l'intéressement, 5,6 millions de salariés employés par des entreprises de plus de 10 salariés du secteur privé non agricole en ont perçu en 2023, contre 1,9 million en 1992. Et ce, pour un montant total de 11,6 milliards d'euros, soit 7,8 fois plus qu'en 1992 en euros constant, tandis que la masse salariale brute n'a été multipliée que par 2,6 sur la même période.
En 31 ans, le montant moyen de la prime d'intéressement versée aux salariés a ainsi progressé de 3,2% par an en euros constants, soit deux fois plus vite que l'inflation. Il atteint 2.088 euros en moyenne en 2023.
60% des primes d'intéressement et de participations investies dans un plan d'épargne d'entreprise ou retraite
En 2023, les salariés préfèrent majoritairement placer leurs primes d'intéressement et de participation. 60% des sommes versées sont en effet investies dans un plan d'épargne d'entreprise (PEE) ou un plan d'épargne retraite collectif (Perco, puis PER collectif depuis le 1er octobre 2019, NDLR). 40% sont immédiatement perçues par les salariés.
Fiscalement parlant, il est en effet plus intéressant pour les salariés de placer les primes d'intéressement et de participation qui leur ont été versées: si elles sont dans tous les cas exonérées de cotisations sociales à l'exception de la CSG et de la CRDS, elle sont aussi, et surtout, non soumises à l'impôt sur le revenus lors qu'elles sont placées dans l'un des plans proposés par l'entreprise, dans la limite de 75% du plafond de la Sécurité sociale. Dans le cas contraire, le salarié qui touche immédiatement ces primes est imposé sur ces sommes.
Les abondements ont presque doublé
Lorsque les salariés bénéficiaires de primes d'intéressement ou de participation choisissent de les investir dans un plan d'épargne d'entreprise ou plan d'épargne retraite collectif, ils peuvent par la suite bénéficier d'abondements, versés par leur employeur. Depuis 2000, le montant de ces abondements a presque doublé pour les PEE, passant de 459 euros à 815 euros versés en 2023. Il a progressé, mais moins significativement pour les Perco et PER collectifs d'entreprises: les abondements s'élèvaient en moyenne à 657 euros en 2023 contre 536 euros en 2006.