Pour éviter les suicides, des logiciels scannent les claviers d'ordinateur des élèves américains

La reconnaissance faciale n’est pas la seule technologie utilisée pour surveiller les élèves dans les écoles. Aux États-Unis, des outils servent aussi à scanner ce qu’ils tapent sur leurs ordinateurs afin de prévenir les risques de suicide et d’automutilation, rapporte le New York Times.
Ces systèmes se sont rapidement répandus pendant la pandémie de Covid, lorsque les écoles ont fermé et que les élèves ont reçu des ordinateurs portables pour suivre leurs cours. Proposés par des entreprises spécialisées dans la technologie éducative, ces outils sont capables d’alerter le personnel scolaire si, selon eux, un élève envisage de s’automutiler ou de se suicider.
Des outils loin d'être parfaits
Actuellement, des millions d’écoliers américains sont soumis à ce type de surveillance. En cas de signalement pendant la journée, un élève peut être retiré de la salle de classe et faire l’objet d’un contrôle. Mais si le signalement est fait en dehors des heures de cours et que les parents sont injoignables, des policiers se rendent au domicile de l’élève pour effectuer un contrôle.
Si des parents et des membres du personnel scolaire suggèrent que ces alertes ont parfois permis d’intervenir à des moments critiques, il est impossible de savoir à quel point ces outils sont précis, notamment car les entreprises à leur origine ne partagent leurs données à ce sujet, précise le New York Times.
Étant parvenus à identifier un vrai danger dans plusieurs cas, ces systèmes sont loin d’être parfaits, pouvant générer de faux-positifs. Des parents dans le Connecticut ont par exemple reçu la visite de policiers en pleine nuit après qu’un signalement pour risque d’automutilation a été effectué concernant leur fille de 17 ans.
Après avoir été réveillée par ses parents, elle a répondu aux questions des policiers, qui ont rapidement conclu qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Le texte qu’elle avait tapé provenait d’un poème qu’elle avait écrit des années auparavant.
"Ce fut l’une des pires expériences de sa vie", a déclaré sa mère, mentionnant une expérience “traumatisante” pour sa fille.