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"Ils font barrage": piégée par un faux conseiller bancaire, Isabelle se bat contre sa banque pour être remboursée

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En se faisant passer pour son conseiller bancaire, un escroc est parvenu à voler 15.000 euros à Isabelle. Elle tente depuis de se faire rembourser par sa banque, Fortuneo.

Elle pensait parler avec son conseiller bancaire, mais il s’agissait d’un escroc. Elle, c’est Isabelle, une femme qui a été victime d’une arnaque au faux conseiller bancaire. Lorsque son téléphone a sonné, affichant le numéro de son conseiller bancaire, elle ne s’est pas méfiée.

L’escroc est parvenu à usurper l’identité de sa banque en ligne, Fortuneo, à l’aide du spoofing, une technique très appréciée des arnaqueurs. Concrètement, il s’est servi d’un logiciel affichant le véritable numéro de Fortuneo pour éviter qu’elle se méfie.

"La personne connaissait mon nom et les sommes qui étaient sur mes comptes donc vous ne vous pouvez que faire confiance", a souligné Isabelle sur BFMTV.

10.600 euros à rembourser

Après cet échange, Isabelle ne s’est pas immédiatement rendu compte qu’elle avait été piégée. "On va tout faire pour sécuriser" lui avait assuré l'escroc, se faisant justement passer pour un conseiller Fortnueo la mettant en garde contre des escroqueries. En convainquant la victime de valider des virements, il est ainsi parvenu à détourner 15.000 euros. Sur les conseils de sa banque, Isabelle a porté plainte, mais elle se bat depuis pour être remboursée.

"Ils ont quand même récupéré 4.000 euros donc ils me doivent encore 10.600 euros et ils refusent de rembourser cette somme au titre que j’ai en fait effectué moi-même les virements", a-t-elle expliqué.

Cherchant à se faire rembourser, Isabelle n’a eu que des échanges téléphoniques avec des conseillers de Fortuneo. Elle a aussi reçu des mails. Dans le dernier courriel, la banque lui indiquait qu’elle refusait de la rembourser tout en reconnaissant qu’elle avait été victime d’une arnaque de la part d’une personne ayant usurpé son identité, assure-t-elle.

Ayant entamé des démarches judiciaires, elle espère être remboursée, ce qui pourrait arriver grâce à une récente décision de la Cour de cassation. Dans une autre affaire opposant la banque BNP Paribas à une victime d’une arnaque au faux conseiller bancaire, elle a condamné la première à rembourser son client, estimant que ce dernier n’avait pas commis de "négligence grave" (condition nécessaire pour qu'une banque ne soit pas obligée de rembouser la victime).

Aux yeux de la justice, en utilisant la méthode du spoofing et en affichant le véritable numéro de la banque, l’escroc "a recouru à des manœuvres destinées" à le mettre en confiance et diminuer sa vigilance.

Kesso Diallo