Des "ambassadeurs" d'Amazon vantent leurs conditions de travail sur Twitter

"Saviez-vous qu'Amazon paie ses magasiniers 30% de plus que les autres détaillants? (...) Pour couronner le tout, je suis traité avec respect tous les jours", rétorque Shaye à un internaute sur Twitter. Sur le réseau social ces derniers jours, de nombreux comptes de salariés d’Amazon répondent aux détracteurs du géant concernant leurs conditions de travail, a repéré le Guardian. Carol, Phil, Caleb ou encore Michelle affichent fièrement être des "ambassadeurs" des Amazon Fulfillment Centers. Des immenses entrepôts souvent critiqués pour leurs conditions de travail.
Pourtant, Amazon essaye régulièrement de redorer l’image de ces centres en ouvrant leurs portes à des journalistes. Un reportage de CNN Money en février montrait par exemple les salariés, heureux, s’étirant avant de commencer le travail. Les témoignages étaient tous très élogieux pour l’entreprise.
Des comptes très ressemblants

Louche? Un peu. À première vue, ces comptes sont très similaires. Nous en avons dénombré quatorze. Leur nom est toujours composé du prénom du salarié accompagné de la mention "Amazon FC Ambassador". Leurs bannières sont identiques: la flèche du logo Amazon. Ils ont seulement une dizaine d’abonnés et généralement aucun abonnement.
Le profil de Cindi a été créé en août, comme celui de Phil. Ce dernier a tweeté à 37 reprises, toujours pour répondre aux critiques sur Amazon postées par d’autres internautes.

"Bonjour. Je travaille dans un entrepôt Amazon. Les avantages sont vraiment bons, y compris les soins médicaux complets dès le premier jour. J'ai fait passer ma famille de la mutuelle de ma femme à celle d'Amazon et nous économisons quelques centaines de dollars par mois! J'ai l'impression que ma sécurité et mon bien-être sont une priorité absolue pour mes gestionnaires".
Shauntrelle elle, n’a qu’un tweet de présentation.

"Je prends mon poste au sérieux car je le considère comme une carrière et pas seulement comme un emploi. Demandez-moi n'importe quoi sur le travail dans un FC!", explique-t-elle.
Il est impossible de prouver que ces comptes sont des faux. Néanmoins, leurs témoignages tranchent avec d'autres récents. Pendant le Prime Day en juillet, les plaintes se sont multipliées. Les salariés ont dénoncé des conditions de travail catastrophiques comme un manque d'accès à l'eau et des temps de pause trop courts menant à des crampes d'estomac, entorses, blessures, rapportait Wired.
Selon le porte-parole d'Amazon, ce sont bien des employés
Le Guardian a interrogé Ty Rogers, le porte-parole d'Amazon. Ce dernier assure qu'il s'agit "d'employés qui comprennent ce que représente vraiment le fait de travailler dans les entrepôts".
"La chose la plus importante à retenir, c’est qu’ils y ont travaillé suffisamment longtemps pour partager des faits basés sur leur expérience personnelle. Il est primordial que nous fassions un travail efficace d’éducation autour de l’environnement réel de nos entrepôts".
Le porte-parole d'Amazon a refusé de s'exprimer sur un éventuel bonus que les employés concernés auraient pu toucher pour cette opération.