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Etats-Unis: une IA candidate aux élections municipales

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A Cheyenne, dans le Wyoming, un candidat a utilisé un outil d’OpenAI pour être représenté par une intelligence artificielle pour les élections municipales. L’entreprise a fermé son accès.

A Cheyenne, dans le Wyoming, les habitants seront bientôt appelés aux urnes pour choisir leur prochain maire. Parmi les candidats figure VIC, qui n’est pas un humain, mais une intelligence artificielle (IA), rapporte le média américain CNN. Son nom est d’ailleurs un acronyme pour "virtual integrated citizen" (citoyen virtuel intégré en français).

Derrière ce logiciel, se trouve Victor Miller. Il a utilisé la technologie d’OpenAI pour créer cette IA qui peut interagir avec les électeurs. La société à l’origine de ChatGPT propose en effet de créer des chatbots personnalisés depuis novembre dernier.

Violation des politiques d'OpenAI

Si cette IA est élue, c’est elle qui prendra toutes les décisions politiques, a assuré Victor Miller. Cela semble pourtant compromis. OpenAI a fait savoir mardi 18 juin qu’elle avait fermé l’accès de Victor Miller à son outil.

"Nous avons pris des mesures à l’encontre de ces utilisations de notre technologie pour violation de nos politiques contre les campagnes politiques", a expliqué un porte-parole de l’entreprise à CNN.

OpenAI précise en effet dans ses politiques d’utilisation qu’il est interdit d’utiliser sa plateforme pour "la participation à des campagnes politiques ou à des activités de lobbying, y compris la production de supports de campagne personnalisés ou destinés à des segments démographiques spécifiques".

Outre cet obstacle, Victor Miller a aussi attiré l’attention du secrétaire d’Etat du Wyoming, Chuck Gray, qui a déclaré suivre "de près" la candidature de ce dernier à la mairie. "La loi du Wyoming est claire: pour se présenter à une élection, il faut être un 'électeur qualifié', ce qui implique d’être une personne réelle", a rappelé Chuck Gray. VIC "n’est pas un électeur qualifié", a-t-il ajouté.

La version publique de VIC a été supprimée par OpenAI, mais Victor Miller a indiqué qu’elle fonctionnait toujours sur son propre compte. Il prévoit ainsi d’apporter celle-ci, avec un microphone, dans une bibliothèque pour que des électeurs puissent poser directement des questions à son IA.

Victor Miller n’est pas le seul candidat contre lequel OpenAI a pris des mesures. L’entreprise en a fait de même pour Steve Endacott, président d’une société d’IA qui a utilisé ses modèles d’IA pour faire campagne pour le Parlement britannique. Son site web proposait un chatbot permettant aux électeurs de donner leur avis et de participer à l’élaboration de politiques.

Kesso Diallo