IFA 2025: bras intelligents, ascenseurs pour robot, les nouveautés marquantes ou folles des aspirateurs-robots

Le Cyber10 Ultra, de Dreame, avec son bras "bionique". - Pierre Fontaine / Tech & Co
Plus encore que les années précédentes, le gigantesque site de l’IFA de Berlin (Allemagne) a fait honneur aux aspirateurs-robots, qui sont clairement la tendance dominante de ce salon grand public.
Portés par un réel engouement, les aspirateurs-robots représentaient 15% du marché des aspirateurs en début d’année. C’est relativement peu, mais la tendance à deux chiffres va croissante, s’accélérant. Ces machines ont désormais franchi des caps technologiques qui leur permettent de véritablement rendre service, de remplacer le coup de serpillère quotidien, le passage d’aspirateur ou de balai d’après repas. Grâce à des progrès en IA (détection d’objet et d’obstacle, reconnaissance de l’environnement, etc.) et en mécanique/robotique (passage des seuils, ajout d’un bras pour saisir les objets abandonnés, etc.), ils gagnent en efficacité et sont plus à même de mener à bien leur mission de propreté.
Tout cela pose évidemment la question de l’innovation et des nouveautés à venir. En cela, l’IFA a dévoilé quelques pistes, quand le présent a déjà un avant-goût de futur.
Les voilà munis de bras, donc, et de “jambes” pour monter les escaliers. Les aspirateurs-robots présentés à l’IFA sont loin de ressembler à Terminator, mais ils méritent de plus en plus leur appellation de robot et s’enrichissent de fonctions qui devraient leur assurer plus d’autonomie dans les tâches de nettoyage qui leur seront confiées. Revue de détail…

Des aspirateurs à l’assaut des escaliers
Grâce aux caméras et lidar embarqués, les aspirateurs-robots maîtrisent désormais plutôt bien l’espace, et s’y déplacent assez aisément. Les modèles haut de gamme de la plupart des fabricants sont même capables de franchir des barres de seuil de plus en plus haut et profond, jusqu’à 8 cm environ… Mais, en matière d’innovation, les défis sont toujours à venir.
Cette année, au fil de nos pérégrinations dans les halls gigantesques de l’IFA, nous avons repéré trois fabricants qui se sont attelés à permettre à leurs aspirateurs-robots de grimper les escaliers… Le premier est Eufy, encore discret sous nos latitudes, le deuxième est Mova, et son Zeus 60, tandis que le troisième et dernier est Dreame, qui revendique la place de numéro 1 des parts de marché en valeur sur plusieurs marchés européens, dont la France.

Avec le Cyber X, Dreame entend franchir un cap. Le robot pourra en toute autonomie nettoyer plusieurs étages. Au cœur de cette proposition, trois piliers. L’aspirateur-robot en lui-même, sa station d’accueil où il videra la poussière aspirée et nettoiera ses serpillères, et, enfin, et peut-être surtout, le système QuadTrack. C’est lui qui assure le gain de mobilité du Cyber X. Il lui permet en effet de monter des escaliers dont les marches mesurent jusqu’à 25 cm de haut à une vitesse ébouriffante (ou pas) de 20 cm/s. Les courses poursuites avec des robots tueurs ne sont pas près d’être trépidantes…

Un peu à la manière d’un Goldorak venant s’arrimer à sa soucoupe Spazer, le décollage en moins, le Cyber X viendra s’atteler au Bionic QuadTrack pour monter les marches. Dreame présente d’ailleurs le QuadTrack comme un “mini-ascenseur pour robot”. En fait, il s’agit d’une sorte de plateforme plus encombrante et imposante, avec quatre bras équipés de bandes de roulement en caoutchouc renforcé pour adhérer aussi bien sur des marches en bois, carrelées ou moquettées. Si les escaliers larges et rectilignes pourraient ne pas être un problème pour le duo, il est possible que les marches un peu raides, les montées en colimaçon soient davantage un problème. Comme souvent les maisons européennes un peu plus anciennes sont un défi pour les objets technologiques.
Quoi qu’il en soit, pour ne pas nuire à l’autonomie du Cyber X, son ascenseur est, lui aussi, doté d’une batterie de 6.400 mAh, donnée pour lui permettre de couvrir cinq étages, en l’attendant à chaque palier.
Évidemment, la fête ne serait pas complète, sans un peu d’intelligence artificielle. Pour se repérer, cartographier et mesurer les marches des escaliers en temps réel, le Cyber X se voit doté d’un “système de vision intelligent 3DAdapt”. Il combine un laser à lumière structurée (qui projette la forme d’un objet lumineux connu pour en percevoir les déformations et mesurer ainsi son environnement en trois dimensions), et une caméra IA “classique”. Une question demeure toutefois, si ce produit doit voir le jour, où se range le QuadTrack quand il n’est pas sollicité?
Sur ce point, le Zeus 60 de Mova fait mieux. Son module supplémentaire qui lui permet de s’élever, comme un petit chariot élévateur est bien plus compact. Même s’il faut bien reconnaître qu’il semble bien plus lent pour monter ou descendre un escalier.
Bras de fer au pays des aspirateurs-robots
Le Saros Z70 de Roborock a initié l’assaut l’an dernier, avec son bras articulé, défiant la concurrence. Une innovation dont on n’arrive pas encore trop à savoir si on tient là une révolution d’usage ou un gimmick. Il est plus probable, au long cours, que ce soit juste une étape nécessaire vers des bras robotiques plus performants et plus utiles.
Avec son Cyber 10 Ultra, Dreame propose d’ailleurs une solution enrichie. Grâce à son bras, il est ainsi lui aussi capable de ramasser les objets qui traînent, comme des chaussettes, par exemple. Et, pour faire mieux que son prédécesseur sur ce point, le robot de Dreame peut soulever des objets pesant jusqu’à 500 g, contre 300 g pour le Saros Z70.

Mais Dreame ajoute également une fonction intéressante. Le robot peut venir enficher une extension à l’extrémité de son bras, qui est plus flexible et articulé que celui de son concurrent. Cette extension, équipée d’une brosse et d’un mini-aspirateur lui permettra de nettoyer les zones autrement inaccessibles, entre deux meubles, sous un rebord, etc. Reste à savoir si l’activation du bras sera totalement automatique… Et il faudra aussi penser à vider le petit réservoir à poussière de cette extension.
Changer de serpillère pour soigner vos sols autant que les laver
Tous les fabricants ont désormais intégré dans les bases de charge de leur robot un réservoir de détergent suffisamment neutre pour convenir à tous les types de sols. Dosé en fonction du niveau de saleté des surfaces à laver, il assure que la mission de nettoyage est réalisée au mieux.

Néanmoins, cette année, Dreame, toujours lui, va plus loin. Avec son Matrix10 Ultra, le géant chinois introduit deux nouveautés. La première permet à la base de mettre à disposition du robot aspirateur trois paires de serpillères. Ainsi, pour le sol cuisine, plus souvent taché, les serpillères installées seront légèrement plus rugueuses afin de décoller la saleté incrustée, tandis que pour le parquet du salon, elles seront plus douces pour ne pas abîmer le bois.

Mieux encore, à chaque serpillère correspondra une solution de lavage. De quoi s’assurer que les surfaces sont non seulement bien lavées, mais qu’elles sont aussi protégées au mieux.
Les fabricants soignent de plus en plus la partie lavante de leurs robots, déjà beaucoup amélioré au niveau de l’aspiration. Ainsi, Roborock a eu l'idée de doter son Qrevo Curb 2 Pro d'un système permettant de laisser les serpillères rotatives dans la base pour les nettoyer pendant que son appareil repart en mission.

De même, le nettoyage à la vapeur ou à l’eau bouillante est de plus en plus présent sur les modèles haut de gamme, ainsi que le séchage à l’air chaud ou tiède, afin de ne pas endommager les serpillères trop vite.
Des tendances qui se confirment
Bien entendu, le monde du nettoyage connecté ou intelligent couvre de multiples facettes. Les géants du secteur proposent des aspirateurs-laveurs, capables d’aspirer et de laver le sol d’un coup d’un seul.
On observe un certain ruissellement technologique. Ainsi, les brosses rectangulaires larges et rotatives, qui sont lavées au fur et à mesure grâce à des buses d’eau chaude, sont passées des aspirateurs-laveurs aux aspirateurs-robots. Un moyen de laver plus efficacement les sols tout en laissant moins de traces. Des machines embarquent de telles brosses chez iRobot, Narwal, avec son Flow, Ecovacs, ou encore chez Dreame… Et l’on trouve aussi désormais la généralisation des patins rotatifs de lavage, capables à présent de s’étirer pour aller nettoyer les coins. Preuve que les bonnes idées restent et se répandent dans les offres une fois éprouvées dans les modèles haut de gamme.

On voit ainsi de plus en plus des modèles très abordables (environ 79 euros) être accompagnés de station d’accueil équipée d’un sac vide poussière, tandis que des appareils à 100 euros environ commencent à aspirer et laver. Certes, la puissance d’aspiration est souvent réduite, et laisse s’interroger sur le résultat, mais c’est un signe de maturité du marché qu’il ne faut pas négliger.
Une course en avant pour séduire les utilisateurs en leur assurant un nettoyage toujours plus efficace. Même si la question de la durabilité et de l’impact écologique se pose pour ces produits qui semblent être renouvelés assez fréquemment - tous les deux ans en moyenne, selon un porte-parole de Dreame.