"Plein de gens étaient surpris": fan d'"Assassin's Creed", Thomas Jolly est aussi un amoureux des jeux vidéo

Thomas Jolly, metteur en scène et fan de jeux vidéo - Ubisoft
C’est un très grand fan d’Assassin’s Creed. Thomas Jolly ne s’en cache pas et a même glissé un clin d’œil que tous les joueurs auront reconnu lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris l’été dernier. Comment ne pas voir dans ce porteur de flamme survolant les toits de Paris une référence à la mythique saga d’Ubisoft et notamment à l’épisode Assassin's Creed Unity qui arpentait ces mêmes décors parisiens il y a 10 ans.
Le jeu vidéo est entré dans sa vie très tôt et ne l'a quasi plus quitté depuis. De Duck Hunt à Assassin's Creed, Thomas Jolly a aussi forgé sa créativité et son goût pour l'objet vidéoludique. "C'est un outil d'évasion, celui qui me permet de ne pas travailler", s'amuse l'ancien directeur du théâtre d'Angers auprès de Tech&Co. "Si je vais à un concert, voir un film, une pièce ou dans une émission de TV, je vais regarder l'emplacement des projecteurs, des décors, des trucs comme ça, le montage. Je vais avoir un oeil pro et ne pas me déconnecter. Là, je peux totalement et partir dans des aventures."
Le théâtre plus parent du jeu vidéo que le cinéma
"Le théâtre est un parent du jeu vidéo, peut-être plus encore que le cinéma", confie-t-il. "Nous avons les mêmes outils pour inviter le spectateur à regarder dans une direction, à avoir une action précise, même si ça ne l'empêche pas, comme le joueur, d'aller voir où il veut".

Le metteur en scène avait même par le passé expérimenté le "eye tracking" sur certains spectateurs durant une représentation pour comprendre où ils regardaient par moment. "Evidemment, l'action principale est le centre de leur attention, mais on a eu des surprises sur leur attention", se rappelle-t-il.
Ce qu'il aime dans le jeu vidéo, c'est l'évasion permise, mais aussi sa créativité. "Je reste fasciné par la profusion des histoires, des scénarios, des designs, des musiques", note Thomas Jolly.
"Il y a quelque chose très ancré dans l'homo sapiens que nous sommes qui est la volonté d'être ébloui, d'être embarqué dans une fiction. Notre goût pour la technologie tient de cette volonté d'émerveillement", juge Thomas Jolly.
Son amour pour le jeu vidéo, il le crie aussi dans le podcast "Mode Co-op" lancé par Ubisoft, avec une volonté de faire se croiser des créateurs venus d’horizons divers. Thomas Jolly s'est laissé aller à quelques confidences lors d'un échange avec Salomé Strapazzon, directrice artistique chez Ubisoft Bordeaux, le studio derrière le dernier Assassin’s Creed Mirage.
Avec Salomé Strapazzon, ils partagent ainsi leur expérience de directeurs artistiques sur des supports différents, mais avec la même intention de donner vie à quelque chose d’unique, de marquant pour le joueur comme le spectateur. De l’importance des rencontres et de l’apprentissage en autodidacte pour se forger aussi une expérience unique.
Une façon aussi de faire baisser les sourcils parfois levés quand il se dit joueur. “Plein de gens étaient surpris que j’aime le jeu vidéo. Comme si, venant du milieu culturel, je n’aurais pas le droit. Comme si faire du théâtre et jouer n’était pas compatible. J’aime que ça vienne contrer ça", clame Thomas Jolly.
Faire un jeu vidéo? Un jour peut-être...
Pour lui, si le jeu vidéo a pioché dans différents arts pour se construire, il a réussi le tour de force de se forger une identité propre. "Il va au-delà de la narration propre. Il a une application concrète, en tapant sur des boutons ou une manette, une implication plus physique avec des effets visibles", explique l'acteur aussi à l’affiche actuellement de Dans la cuisine des Nguyen.
Et quand on lui demande s'il se verrait bien un jour directeur artistique pour un jeu vidéo, il ne cache pas sa joie rien qu'à l'idée. "Je suis dans le réel, avec le réel. Avec des contraintes matérielles, de temps, d'argent, de personnes. Le jeu vidéo en a aussi, mais moins ou différentes. J'aime la liberté qu'il sous-entend", résume-t-il. "J'adorerais pouvoir me dégager du réel pour inventer des histoires où il n'y a pas de souci. Ce serait génial."
"J'ai toujours envie de créer cet endroit d'émerveillement. Je pense que là-dessus ça peut être merveilleux. Après ce n'est pas le scénario prévu", glisse-t-il. Aucun projet personnel ou même en cours de négociation pour ce fan d'Assassin's Creed Odyssey. Juste un voeu pieu d'un artiste pour un art qu'il aime.