Victoire des ayants droits: le site de scans illégaux de mangas Japscan bloqué en France

Dans une décision rendue le 23 juillet 2025, la justice a mis en place un blocage total d'un site qui permettait de pirater des mangas.

C'est une victoire majeure pour les principaux éditeurs de mangas en France. Depuis plusieurs mois, les membres du Syndicat national de l'édition, dont Crunchyroll, Glénat, Delcourt, Kana ou encore Ki-oon et Pika, cherchaient à mettre un terme aux agissements de la plateforme Japscan.

Celle-ci permettait d'accéder aux scans (aux copies) de près de 13.000 mangas, bandes dessinées ou comics. Il était consulté par près de 700.000 visiteurs par mois dans l'Hexagone.

Un business juteux mais illégal

Pour être rentable, le site multipliait les popups publicitaires et proposait en outre un abonnement mensuel afin de s'en débarrasser. Une manne financière particulièrement lucrative, mais surtout parfaitement illégale.

"Cette nouvelle action entérine la volonté du syndicat de défendre le droit d'auteur à chaque fois qu'il est menacé," s'est félicité l'organisme, dans un communiqué.

Les différents opérateurs internet doivent mettre "toutes mesures propre à empêcher l'accès au site japanscan.lol" pour une durée de dix-huit mois. Selon les constatations de Tech&Co, le site a néanmoins déjà changé de nom de domaine et reste donc accessible.

Le site de scans illégaux de manga Japscan © Tech&Co

Un marché du manga en crise

Il rappelle que le manga est particulièrement touché par le piratage: plus de 83% des lecteurs fréquentent des plateformes pirates (selon une étude de Mangas.io), notamment pour lire des scans de chapitres diffusés dans les magazines japonais et traduits en français par des amateurs.

Si pendant longtemps, il était difficile de bénéficier légalement des mangas sans attendre plusieurs mois après leur sortie japonaise, les plateformes permettant de le faire sans passer par des sites pirates se sont multipliées ces dernières années. On peut notamment citer Mangas.io, Manga Plus ou encore Izneo. Certains proposent des abonnements, quand d'autres vendent les différents tomes à l'unité, que l'on peut ensuite lire sur son smartphone ou sa tablette.

L'intensification de la lutte contre le piratage s'est fait plus forte ces derniers mois, alors que le marché du manga se rétracte de 9,3% sur l'année 2024. Pour les éditeurs, il y a donc urgence. Outre Japscan, le site Z-Library a aussi été bloqué.

Sylvain Trinel