Netflix, Google, Facebook… La France prête à taxer les "services numériques" américains?

Faut-il taxer les géants de la tech américains? La question est désormais sur la table. Ce mercredi matin sur TF1, le ministre délégué en charge de l'Europe, Benjamin Haddad a évoqué cette possibilité dans le cadre de la guerre commerciale qui fait rage entre les Etats-Unis et l'Europe.
En effet, l'administration Trump enchaîne les annonces douanières contre ses rivaux et mais aussi ses partenaires commerciaux. Le 1er avril prochain, l'acier et l'aluminium européens seront taxés de 25% à la frontière américaine. Bruxelles a répondu par une série de droits de douane "forts mais proportionnés" sur les motos, le bourbon ou encore les bateaux.
"On a un paquet de mesures contre des secteurs américains", explique ainsi Benjamin Haddad.
"On a aussi les moyens d'aller plus loin sur d'autres types de services, indique-t-il. Par exemple si cela venait à aller plus loin, d'inclure les services numériques ou encore la propriété intellectuelle."
Reste encore à savoir quels sont ces fameux "services numériques" évoqués par le ministre. Contacté par Tech&Co, le ministère n'a pas souhaité apporté de précisions, soulignant simplement que ces services étaient déjà réglementés par le DSA.
Le DSA, Digital Act Service, est le texte européen qui encadre un certain nombre de grandes plateformes numériques allant de marketplaces comme Alibaba aux réseaux sociaux comme Tiktok. Les services de streaming ne sont pas concernés.
Mais le DSA n'est pas un texte commercial, il s'agit de surveiller et pénaliser les plateformes qui ne respectent pas les règles européennes notamment en matière de modération des contenus.
Dans ce cadre, l'Europe pourrait donc accentuer sa pression sur les géants de la tech américains mais une riposte commerciale passerait plutôt par une taxe sur les revenus de ces entreprises, y compris celles qui ne sont pas concernées par le DSA.
Répercussions sur les clients
Si cette riposte n'est pas à l'ordre du jour, elle serait sans aucun doute un levier financier important. Netflix, à lui seul, a généré un chiffre d'affaires de 39 milliards de dollars en 2024. En France, il atteignait 1,4 milliard d'euros en 2023.
Reste à savoir si la petite phrase de Benjamin Haddad sera bien mise en application par l'Union européenne au risque de déplaire aux centaines de millions d'Européens… Car une taxe coercitive aurait de grandes chances de se répercuter sur les abonnements des clients.