Liquidation de Geoxia-Maisons Phénix: des centaines de sous-traitants et des milliers d'emplois menacés

Des centaines de sous-traitants sont menacés après la liquidation de Geoxia, la maison-mère des Maisons Phénix. Beaucoup d'entre eux espèrent que les factures laissées par leur donneur d'ordre seront prises en charge par les assureurs crédit. Mais ça commence déjà à coincer au point que certaines entreprises redoutent à leur tour le dépôt de bilan.

Voilà les dommages collatéraux de la liquidation de Geoxia la maison mère des Maisons Phénix. Selon nos informations, des centaines de sous-traitants, artisans du bâtiment et leurs quelques milliers de salariés sont désormais menacés. Parmi eux l'entreprise Iso-Façades basée à Saint Raphaël dans le Var et spécialisée dans les travaux d'isolation thermique par l'extérieure.

Des dizaines voire des centaines de milliers d'euros d'impayés

Geoxia lui a laissé une facture de 360.000 euros. Le dirigeant de l'entreprise a tout de suite cherché à faire jouer les garanties, mais l'un des assureurs, la Coface, s'oppose au paiement pour des questions de délais.

Contactée par nos soins, elle assure n'avoir reçu aucune contestation. Pour l'instant en tout cas. Car Iso-Façades compte tout faire pour faire jouer les garanties. "Nous avons pris 2 avocates", nous explique Mircea Miholca, le dirigeant de l'entreprise, qui s'estime déjà chanceux d'avoir pu s'offrir une aide juridique.

"Beaucoup de mes confrères ont reçu les mêmes lettres de refus de la Coface et la plupart d'entre eux n'ont pas les moyens d'avoir d'avocat. J'ai un confrère à qui Geoxia devait 400.000 euros. Mon frère a une facture de 90.000 euros. Beaucoup d'entre nous pourraient couler derrière Geoxia. Et encore, je ne connais que les sous-traitants qui exercent dans le même domaine que moi, ajoute-t-il, car il y a aussi des plaquistes, des menuisiers, des centaines d'autres artisans qui sont ou risquent de se retrouver dans la même situation".

Des milliers d'emplois menacés

Et pour ces entreprises, l'affaire doit être prise au sérieux par l'Etat lui-même. Car la plupart de ces sous-traitants ont bénéficié d'un PGE. Comme Iso-Façades.

"Comment pourrons-nous rembourser si nous ne sommes pas payés pour le travail que nous avons fourni?", s'interroge Mircea Miholca.

Et puis il y a le sujet de l'emploi. Si Geoxia comptait plus de 1000 salariés, ses sous-traitants eux en cumule au total plusieurs milliers, 10.000 même selon la presse spécialisée. Iso-Façades en compte elle 24 aujourd'hui et souhaitait recruter 6 personnes de + en septembre. Mais c'était avant que sa demande de paiement soit refusée.

"Le comble, nous confie Mircea Miholca, c'est que le liquidateur de Geoxia nous a demandé de voir si on pouvait reprendre les employés des Maisons Phénix laissés au bord de la route. Aujourd'hui on ne sait même plus si on pourra garder ceux qu'on a déjà".

Marie Coeurderoy avec Pauline Ducamp