Fausses offres de prêt immobilier: les bons réflexes pour ne pas se faire avoir

Immobilier (illustration) - JACQUES DEMARTHON / AFP
Les courtiers, les banques, les notaires ne le diront jamais assez : attention aux offres trop alléchantes. Certes, les très bons profils peuvent se voir proposer des taux intéressants et dernièrement une banque a fait une "promo" pour ses taux, mais dans ces deux exemples, les taux n'étaient pas totalement décorrélés du marché. Et ce sont par des taux trop attractifs que les escrocs attaquent leurs victimes.
En effet, après la Banque de France en septembre, c'est au tour de CNCEF Crédit, l'association professionnelle des courtiers en crédit, de pousser un cri d'alarme. Elle constate une recrudescence des fausses offres de prêt immobilier. "Dans un contexte de pouvoir d’achat en berne et de difficulté d’accès au crédit, la tentation est grande pour de nombreux Français de contracter très rapidement avec un organisme qui leur propose un prêt à un taux très avantageux, en deçà des prix de marché. Mais attention!"
Les escrocs disparaissent avec les sommes
CNCEF Crédit explique comment se monte l'escroquerie. Les escrocs usurpent l’identité d’établissements bancaires, souvent en ligne et parfois très connus, en créant un faux site internet, réplique fidèle du site officiel. Ce qu'on appelle un site miroir. Ensuite, ils diffusent largement des annonces publicitaires sur les réseaux sociaux ou par emails.
Les particuliers, intéressés, se rendent sur ce fameux site miroir. "Après avoir fourni en ligne les documents et renseignements nécessaires, les emprunteurs ont la joie de recevoir très rapidement une offre de prêt attractive, qu’ils s’empressent de signer pour ne pas laisser passer une occasion inespérée", explique l'association. Là, il leur est demandé de signer un mandat de prélèvement pour verser leur apport personnel. C'en est fini pour les particuliers.
"Dès ce moment, les échanges s’arrêtent et les emprunteurs n’ont aucun moyen de joindre le supposé établissement prêteur; les escrocs ayant purement et simplement disparu avec les sommes prélevées."
Être attentifs aux détails
Mais alors, comment ne pas se faire avoir? CNCEF Crédit livre des astuces. Les escrocs reproduisent fidèlement le site officiel: design, logo, URL. Mais quelques détails peuvent apparaitre comme l'ajoute d'un tiret ou une extension différente dans l'URL.
Le mieux est donc de ne pas utiliser "le lien qui vous est fourni mais tapez le nom de l’établissement dans la barre de recherche".
Point important: il manque parfois des chiffres au numéro d’immatriculation à l’Orias, le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance, qui doit en comporter 8.
Ensuite, il faut être bien attentif aux fautes d'orthographe ou de grammaire. C'est souvent l'erreur qui trahit les escrocs. Par ailleurs, certaines lettres peuvent être en gras ou des mots sont décalés sur une même ligne. "Il s'agit vraisemblablement d'un scan d'une véritable offre", précise CNCEF Crédit. Et enfin, pensez à appeler le numéro de téléphone fourni. "Si votre appel reste sans réponse ou bascule sur la messagerie d’un téléphone mobile, ne poursuivez pas votre démarche", affirme l'association.
Attention aux taux trop alléchants
Elle rappelle également que le versement d’apport pour un crédit immobilier ne se fait généralement pas par prélèvement, mais par virement. En cas de doute, il est toujours possible de demander de l'aide. À un courtier, mais aussi à un agent immobilier ou un notaire.
Mais l'astuce la plus efficace est de faire preuve de bon sens et de discernement. "Une offre trop alléchante, décorrélée des taux pratiqués par les banques traditionnelles, doit vous alerter", martèle CNCEF Crédit.
"Pour rappel, le taux moyen en vigueur en février 2025 est de 2,99% sur 20 ans."
Dans un précédent article, Maëlle Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux, livrait à BFM Immo un conseil très important: "on ne verse rien avant la signature". En effet, ni le banquier, ni le notaire et encore moins les vendeurs ne doivent vous demander le moindre argent avant la signature. D'ailleurs, l'apport personnel n'est jamais versé à la banque, il est versé directement sur le compte du notaire.