"Ça chute toujours": le secteur de la construction continue de s'enfoncer dans la crise

Dans les écoles d'architecture, l'écologie apporte sa pierre à l'édifice - Unsplash
Le secteur du bâtiment continue de dévaler la pente. Les mises en chantier ont chuté de 20,2% en cumul sur douze mois, selon les statistiques officielles du ministère de la Transition écologique, présentées par la Fédération française du bâtiment (FFB) lors d'une conférence de presse ce mardi 17 septembre.
Les permis accordés, qui sont un indicateur des constructions à venir, "ne laissent pas espérer de rebond prochain", constate le président de la FFB, Olivier Salleron. Leur nombre recule de 12,1% sur un an.
La FFB prévoit la construction d'environ 260.000 logements en 2024, "un niveau proche de celui de la fin des années 1950". Malgré ces mauvaises nouvelles, la chute de l'activité semble sur le point de s'amortir.
"Certes, ça chute moins, mais ça chute toujours", résume Olivier Salleron.
La légère embellie se distingue surtout dans la construction non-résidentielle. Les surfaces mises en chantier et autorisées ne reculent plus "que" de 6,9% et 2% sur les sept premiers mois de 2024 rapportés à la même période de 2023.
"Point important, l’effet des élections municipales de 2026 se lit enfin clairement dans la progression de 11,7 % des surfaces commencées de bâtiments administratifs", ajoute le président de la FFB. En revanche, du côté des bureaux, la chute est continue depuis la crise du Covid il y a 4 ans.
45.000 emplois en moins en 2024?
Conséquence, la Fédération prévoit la suppression de 45.000 emplois en 2024, sachant que 27.000 postes ont déjà été détruits au premier semestre 2024, par rapport au premier semestre 2023. C'est une prévision un peu plus optimiste par rapport à ce que la FFB anticipait en juillet.
Et l'activité dans la rénovation énergétique n'est pas en mesure de compenser la chute des mises en chantier. Elle continue de croître mais de moins en moins vite, de 0,4% sur un an, "toujours pénalisée par la réforme ratée de MaPrimeRénov’ tout début 2024", selon Olivier Salleron.
Malgré ce sombre constat, la poursuite de la baisse des taux décidée par la BCE vient éclairer le tableau. La FFB appelle toutefois à ne pas attendre du marché immobilier qu'il se redresse tout seul.
La Fédération du bâtiment plaide ainsi pour que le nouveau gouvernement retienne un certain nombre de mesures dans le PLF pour 2025. Il s'agit notamment du rétablissement d’un Prêt à taux zéro (PTZ) universel, ou d’un prêt à taux réduit sur le même principe, avec de longs différés de remboursement.
Le secteur défend aussi la prolongation du dispositif Pinel, le maintien des aides Maprimerenov'. Enfin, la FFB demande au gouvernement de revoir le calendrier des normes environnementales de construction (RE2020) avec un calendrier d'application décalé de 2025 à 2028.