"Permettre aux jeunes du village de se loger": une commune de la côte bretonne vend 15 terrains à construire

La commune de bord de mer de Tréveneuc, dans les Côtes-d'Armor, va vendre des terrains constructibles. L'objectif est de gagner des habitants à l'année et de favoriser l'accès à la propriété des locaux face à l'explosion des prix des maisons.

Le maire a fait ses calculs. Pour qu'une boulangerie s'installe dans son village, Marcel Serandour. estime qu'il faudrait atteindre 1.200 habitants. Sauf que la petite commune des Côtes-d'Armor n'en compte que 900, en tout cas en hiver. En haute saison, 2.000 personnes logent à Tréveneuc, "mais ce ne sont pas elles qui permettent à un commerce de se maintenir toute l'année", pointe-t-il. La ville ne dispose pour l'instant que d'un dépôt de pain.

Pour accueillir plus d'habitants, il faut pouvoir les loger. L'élu a donc décidé d'acheter des terrains pour les revendre à des habitants qui n'arriveraient pas à acheter. La faute à des prix qui ont explosé, de +20 à +30% par rapport à l'avant Covid selon lui. D'après les données du site PAP, le prix des maisons a même bondi de 45% en cinq ans.

"Les communes côtières comme la nôtre sont très prisées, et ceux qui vendent leur appartement à Paris pour venir s'installer ici ont les moyens d'acheter très cher, forcément ça fait grimper les prix", explique Marcel Serandour à BFM Business.

Résultat, les locaux ont de plus en plus de mal à trouver une maison. La mairie va donc vendre ses terrains en priorité à des primo-accédants et va privilégier les habitants de la commune qui sont en location pour le moment.

"Des jeunes obligés de s'éloigner de 20 ou 30 kilomètres"

Ces lots seront vendus à un tarif de 150 euros du m2 hors taxe. "C'est le plus bas qu'on pouvait faire compte tenu des normes environnementales et esthétiques que l'on s'est fixées", explique le maire. "Ça reste bien en dessous du prix des terrains dans les villages voisins", assure-t-il.

Grâce à cette opération, il espère "permettre aux jeunes du village de se loger et éviter qu'ils soient obligés de quitter la commune".

"De plus en plus de jeunes sont obligés de s'éloigner de 20 ou 30 kilomètres vers l'intérieur, ça les éloigne de leur travail", regrette-t-il.

Il y a quelques années, la mairie avait déjà organisé une opération de ce type. Mais parmi les maisons du lotissement qui avait vu le jour, 5 ou 6 sont devenus des locations type Airbnb, selon le maire.

Il voulait donc absolument éviter que le même travers se répète. Pour acheter ces terrains, il faudra donc en faire sa résidence principale. Les projets de location saisonnière ou de résidences secondaires sont exclus.

Marine Cardot