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Fiscalité

Près de 6 Français sur 10 estiment que les impôts et taxes ont augmenté depuis 2017

Le gouvernement prévoit d'indexer sur l'inflation le barème de l'impôt sur le revenu dans son budget pour 2024

Le gouvernement prévoit d'indexer sur l'inflation le barème de l'impôt sur le revenu dans son budget pour 2024 - Fred TANNEAU © 2019 AFP

Selon un sondage Elabe pour Les Echos et l'Institut Montaigne, 58% des Français ont le sentiment que la pression fiscale s'est accentuée depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.

Si Emmanuel Macron martèle que les impôts ont baissé depuis 2017, ce n’est pas le sentiment que partage une majorité de Français. Selon une enquête Elabe pour Les Echos et l’Institut Montaigne, 58% des personnes interrogées estiment que les impôts et taxes ont augmenté depuis 2017. C’est 16 points de plus depuis le mois de mai. Une très forte hausse sans doute liée à un effet calendrier puisque les premiers avis de taxe foncière ont été envoyés fin août, avec une addition souvent salée pour les propriétaires, tandis que les contribuables ont commencé fin septembre à régler le solde de l’impôt sur le revenu.

Dans le détail, un tiers des sondés (34%, +12 points) jugent que les impôts ont "beaucoup augmenté" depuis six ans, 24% (+4) ont le sentiment qu’ils ont "un peu augmenté" et 21% (-8%) qu’ils sont restés stables. Seuls 20% (-8%) disent qu’ils ont baissé, dont 18% "un peu" et 2% "beaucoup".

Ce sentiment d’une pression fiscale qui s’accentue s’observe chez toutes les catégories socio-professionnelles, toutes les tranches d’âge et parmi tous les électorats, y compris celui d’Emmanuel Macron (29%, +16).

Les Français estiment que l'argent du contribuable est mal utilisé

Si la moitié des Français (51%) estiment que le paiement des impôts et taxes est justifié pour financer les services publics, cette proportion est en baisse de 7 points depuis mai. Les personnes interrogées déplorent surtout le fonctionnement du système fiscal et la façon dont l’argent du contribuable est utilisé. Elles sont largement majoritaires à juger que les pouvoirs publics ne luttent pas suffisamment contre la fraude fiscale (82%, +4) et contre la fraude sociale (78%, +2).

Plus d’un sondé sur 10 (81%, +3) estiment en outre que le montant des impôts et taxes n’est pas bien utilisé par les pouvoirs publics et 76% considèrent que le système fiscal français ne permet pas la redistribution des richesses entre les différentes catégories de la population. Enfin, 54% demeurent opposés à la généralisation de l’impôt sur le revenu à l’ensemble des ménages.

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Augmenter les dépenses dans la santé, la sécurité et l'éducation

Alors que le redressement des finances publiques est devenu une priorité pour le gouvernement dans un contexte de remontée brutale des taux d’intérêt, 56% des Français plaident en priorité pour une "contribution exceptionnelle" des plus aisés pour réduire la dette. 54% suggèrent également de réduire les dépenses publiques via des réformes, et 49% soutiennent que la croissance économique permettra d’y contribuer dans les années à venir. Enfin, un Français sur 5 (21%) cite comme proposition pour réduire les dépenses une "hausse des impôts pour les entreprises" et 7% pour les particuliers.

Certaines dépenses ne doivent en revanche pas être réduites, selon les Français. Au contraire. Pour la moitié des sondés (51%), le gouvernement doit prioritairement augmenter la dépense publique dans le secteur de la santé, devant la sécurité (37%) et l’éducation (36), les retraites (24%), l’environnement (22%), la dépendance/vieillesse (16%) et la justice (16%).

A l’inverse, les Français réclament moins de dépenses pour les allocations familiales (36%), les allocations chômage (28%), le numérique (27%) et la culture (23%). Enfin, 16% des personnes interrogées estiment qu’aucun des domaines ne doit subir un baisse des dépenses.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco