Les procureurs veulent imposer à SBF des mouchards sur son téléphone et son ordinateur

Samuel Bankman-Fried a dépassé les bornes. Isolé dans la maison californienne de ses parents depuis mi-décembre, l'ancien patron de FTX commence à irriter les procureurs américains. En effet, mi-janvier, ce dernier a communiqué avec un employé de FTX en passant par la messagerie cryptée Signal. Puis, à deux reprises, SBF a utilisé un réseau privé virtuel (VPN), rendant sa naviguation complètemen privée et suscitant l'inquiétude du gouvernement.
Pour éviter tout nouveau dépassement, les procureurs veulent durcir les conditions de libération sous caution de SBF. Dans une lettre adressée le 15 février au juge fédéral Lewis Kaplan en charge de l'affaire, ils demandent à limiter son utilisation "des téléphones portables, des tablettes, des ordinateurs et d'internet".
SBF "sera limité à l'utilisation d'un téléphone cellulaire et d'un ordinateur, et les deux appareils seront dotés d'un programme de surveillance installé par les services de l'instruction. Son compte Gmail et son numéro de téléphone portable seront surveillés par l'installation de stylos enregistreurs", indique la lettre.
SBF ne pourrait utiliser ces outils que pour examiner des "preuves préalables" à son procès, communiquer sur Zoom avec son avocat ou regarder ses emails, toujours sous contrôle. Si cette demande venait à être acceptée, SBF ne devrait plus avoir la possibilité de jouer à son jeu favori, League of Legends.
Deux actes de trop
Pour rappel, le 22 décembre SBF a été libéré contre une caution de 250 millions de dollars signée par ses parents, ainsi que par les deux universitaires Larry Kramer et Andreas Paepcke dont les noms ont été révélés mercredi. Début janvier, une première audience a eu lieu à New-York en présence de SBF, permettant de poser les bases de la procédure de faillite du géant américain, dont le procès débutera au mois d'octobre.
Or, le 15 janvier, SBF a cherché à contacter l'un des témoins du procès par la messagerie cryptée Signal ainsi que par courriel, demandant à cette personne d'avoir une "relation constructive". A la suite de cette découverte, SBF a reçu l'interdiction de communiquer avec les employés anciens et actuels de FTX, sauf en présence d'un avocat. De même, il n'a plus le droit d'utiliser une messagerie cryptée.
Par ailleurs, le 29 janvier et le 12 février, l'ancien patron du géant FTX a utilisé un réseau privé virtuel (VPN), lui permettant d’accéder à internet de manière privée. Ce type de réseau, en plus de dissimuler les recherches sur internet d’un utilisateur, permet d'aller sur des sites web non accessibles aux Etats-Unis. Si les procureurs américains ont émis l'hypothèse que SBF a pu réaliser des opérations sur une plateforme d'échanges de cryptomonnaies, l'avocat de l'ancien milliardaire a indiqué qu'il ne faisait que regarder le match du Super Bowl, qui a eu lieu ce lundi.