Buisson, "une espèce de gourou" aux yeux de Moscovici

Pierre Moscovici était l'invité de BFM Politique ce dimanche. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Après une semaine marquée par les affaires secouant la droite, Pierre Moscovici n'a pas échappé aux questions concernant l'ancien président français, s'en prenant violemment à Patrick Buisson. Le ministre de l'Economie, invité de BFM Politique, a également répondu aux rumeurs qui le disent victime d'un prochain remaniement.
#La mise sur écoute de Nicolas Sarkozy
Interrogé sur les déclarations de plusieurs membres du PS évoquant un "scandale d'Etat", Pierre Moscovici a botté en touche: "Je ne peux pas commenter. Je suis membre du gouvernement, il y a une séparation des pouvoirs (...) Le PS est dans sa position, il a des marges de manœuvre qu’un membre de gouvernement n’a pas". Mais répété que "si ces faits étaient avérés, il y aurait alors des choses extrêmement graves qui se seraient passées".
Cependant, le locataire de Bercy a répondu aux accusations de l'avocat de Nicolas Sarkozy, qui estimait sur BFMTV que l'affaire était "politique". "Il n’y a eu aucune forme de pression sur ces juges. Il serait bien que l’on respecte la justice, y compris dans le camp de Nicolas Sarkozy", a affirmé Pierre Moscovici.
#Les enregistrements de Patrick Buisson
Le ministre ne s'est pas montré spécialement surpris par la révélation des enregistrements effectués par l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. Mais il s'est dit "étonné" qu'un "personnage aussi sulfureux, une espèce de gourou favorable à la fusion entre la droite et l'extrême droite" ait eu une si grande influence sur le chef de l'Etat. Selon lui, cela constitue le symbole d'un "étrange pouvoir, d'une étrange gouvernance".
"Nicolas Sarkozy est une victime", a-t-il estimé. Mais "les Français sont aussi victimes car ce sont eux qui ont payé les contrats et les positions" de Patrick Buisson.
#Une affaire orchestrée par le PS?
"Il n’y a pas de complot. Je préfère qu’on parle des vrais sujets (…), du travail que fait le gouvernement", a répondu le ministre. "Qui peut penser que le journal Le Point soit une officine du PS?" a-t-il ajouté, en profitant pour fustiger "l'atmosphère un peu nauséabonde qui vient de la droite".
#Le remaniement
Alors que Jean-Marc Ayrault s'est dit, sur BFMTV et RMC, favorable à une équipe resserrée, des rumeurs insistantes prévoient un départ du patron de Bercy. "J’essaye d’être efficace. J’essaye de courir plus vite que les rumeurs", a-t-il répondu. "Je suis aux responsabilités, et quelque soit la configuration de Bercy, j’assume mes responsabilités".
Quant aux propos du Premier ministre, "je ne me sentais pas visé", a-t-il assuré.
#Le tacle: Moscovici s'en prend à Copé et Fillon
Pierre Moscovici en a profité pour réagir à l'interview de François Fillon dans Le Parisien ce dimanche, dans laquelle l'ancien Premier ministre juge Jean-Marc Ayrault "à bout de souffle". "Alors celui-là, franchement, quel donneur de leçons ! C’était l’homme de la faillite !" s'est-il exclamé, rappelant que l'ancien chef du gouvernement s'était déclaré à la tête d'un "Etat en faillite".
Quant à Jean-François Copé, le ministre de l'Economie a jugé son comportement "étrange, entre la fébrilité et le cynisme".