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Geoffrey Hinton, "père de l'IA", prédit que l'intelligence artificielle enrichira les riches et appauvrira les pauvres

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Le chercheur britano-canadien, qui a gagné le prix Nobel de physique en 2024, a livré un scénario particulièrement sombre, estimant que l'IA sera bénéfique aux riches, au détriment des pauvres.

Geoffrey Hinton a beau être un des pères de l'intellligence artificielle, il ne voit pas cette technologie d'un très bon oeil. Au cours d'une interview avec le Financial Times, celui qui est co-lauréat du prix Nobel de physique en 2024, pour son travail sur l'apprentissage automatique et les réseaux de neurones artificiels, a partagé ses craintes concernant l'impact de l'IA sur les emplois. Et sa vision est bien moins optimiste que celle d'une analyste de Gartner.

"En réalité, les riches vont utiliser l'IA pour remplacer les employés. Cela va créer un chômage massif et une hausse considérable des profits. Cela va enrichir une minorité et appauvrir la plupart des gens", a mis en garde le chercheur britanno-canadien.

Geoffrey Hinton a souligné que la faute ne sera pas à imputer à l'IA, mais plutôt au système capitaliste. Il n'est pas le seul à pointer du doigt la menace que cette technologie représente pour les emplois. Depuis le lancement de ChatGPT, plusieurs études ont aussi mis en avant le fait que nombre d'entre eux seront détruits à cause de ces outils.

L'IA, une menace pour l'humanité?

Face à ces craintes, le patron d'OpenAI, Sam Altman, et d'autres personnes ont suggéré d'instaurer un revenu de base universel si le marché du travail devient trop restreint pour la population. Mais Geoffrey Hinton estime que ce n'est pas la solution. Cela "ne respecterait pas la dignité humaine", car chacun tire une valeur de son travail, a avancé le chercheur.

Ce n'est pas la première fois que ce père de l'IA alerte sur les dangers que représente l'IA pour les humains. Et pas seulement pour les emplois. En décembre 2024, il avait une nouvelle fois averti sur le risque que l'IA mène à l'extinction de l'humanité, estimant qu'elle a "entre 10 et 20% de chance" d'y parvenir dans les 30 prochaines années.

Interrogé par le Financial Times sur un scénario dans lequel les humains vivraient heureux parmis des "IA incarnées", soit des robots, et deviendraient peu à peu cyborgs, Geoffrey Hinton a souligné qu'il n'était pas possible de savoir ce qui allait se passer.

"Nous ne savons pas ce qui va se passer, nous n'en avons aucune idée, et ceux qui vous disent ce qui va se passer sont tout simplement ridicules", a affirmé le chercheur. "Nous sommes à un moment de l'histoire où quelque chose d'extraordinaire se produit, peut-être extraordinairement bien, ou extraordinairement mal. On peut faire des suppositions, mais les choses ne resteront pas en l'état", a-t-il ajouté.

Kesso Diallo