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"Une situation préoccupante": à deux jours d'une nouvelle grève, les syndicats d'Ubisoft alertent sur un "dialogue de sourds"

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Le 12 décembre, une grève aura lieu dans les studios français d'Ubisoft, alors que les syndicats pointent du doigt la légitimité des négociations en cours.

Ubisoft s'enfonce dans la crise. L'éditeur français, dont la situation économique est compliquée depuis le report surprise d'Assassin's Creed Shadows à février 2025, doit faire face à une nouvelle grève d'une partie de ses salariés.

Plus de 25% des effectifs prêts à partir

Prévue pour le 12 décembre prochain, cette journée doit permettre aux syndicats de mettre en avant leur rôle prépondérant dans les négociations en cours, notamment sur la question du télétravail, et plus globalement sur les salaires et les renouvellements de contrats. Mais dans un communiqué, les organisations syndicales pointent du doigt "un dialogue de sourds" et une "situation préoccupante".

La politique du télétravail, justement, qui fut l'une des avancées liées à la pandémie de Covid-19, va être revue avec un retour en présentiel obligatoire, y compris pour ceux qui avaient déménagé loin des studios de l'entreprise: "25% des effectifs de l'entreprise envisagent de quitter l'entreprise suite à l'application d'un retour en présentiel", expliquent les syndicats STJV, CFE-CGC et Solidaires Informatique.

Certains salariés seraient victimes de "détresse psychologique" après des discussions "sans réelle marge de négociation".

La prochaine réunion entre les syndicats et la direction est prévue avant Noël. Interrogé par Tech&Co en octobre 2024, Xavier Poix, le patron des studios français, avait plaidé pour une "co-construction" et un "retour à la sérénité", sans succès jusqu'à présent.

La grève se déroule à l'heure où, outre le report d'Assassin's Creed Shadows, Ubisoft a également dû stopper l'exploitation de son jeu en ligne XDefiant et faire face aux mauvaises ventes de Star Wars: Outlaws. Dans le même temps, il se murmure qu'une bataille est en cours pour la prise de contrôle de l'éditeur français, notamment entre la famille fondatrice, les Guillemot, et Tencent, plus grand éditeur de jeux vidéo chinois, qui détient déjà des parts dans l'entreprise.

Sylvain Trinel