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Cyberattaques contre les entreprises: près de 600 "menaces étrangères" détectées en 2022

124 rachats ou prises de contrôles étrangères d'entreprises françaises ont été autorisées après contrôle en 2022.

124 rachats ou prises de contrôles étrangères d'entreprises françaises ont été autorisées après contrôle en 2022. - AFP

Selon Bercy, près de 600 cyberattaques ou prises de contrôle étrangères ont été détectées sur l'année 2022, plus que l'année précédente.

Cyberattaques, prises de contrôle: près de 600 "menaces étrangères" visant les entreprises françaises ont été détectées par le gouvernement en 2022, selon le rapport annuel de la direction générale des entreprises (DGE), publié ce mercredi 18 janvier.

"La plateforme interministérielle de sécurité économique a détecté et traité 588 alertes sur des menaces étrangères au cours des 10 premiers mois de 2022, soit plus que sur toute l'année 2021", écrit la DGE, rattachée au ministère de l'Economie.

Alors que le ministère est aussi chargé de la Souveraineté numérique et industrielle depuis la réélection d'Emmanuel Macron, 40% des menaces détectées l'an dernier (soit environ 235 menaces) étaient liées à des tentatives de "prédation de technologies et de données sensibles", la même proportion (40%) ayant trait à des "opérations capitalistiques.

Le reste des alertes traitées par le gouvernement s'est réparti entre les cyberattaques sur des "infrastructures névralgiques" (10%, environ 60 menaces) et des "risques juridiques liés à l'exposition des entreprises françaises à des législations étrangères à portée extraterritoriale", selon le rapport.

Des contrôles renforcés

Ces chiffres sont publiés près de deux semaines après que le gouvernement a annoncé sa volonté de pérenniser le contrôle renforcé des investissements étrangers mis en place pendant la pandémie de Covid-19.

"Le seuil de déclenchement du contrôle des investissements étrangers en France sera définitivement fixé à 10% de prise de participation, au lieu de 25%", avait alors déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Avec ce mécanisme, tout investisseur non européen qui franchit le seuil de 10% des droits de vote d'une société cotée stratégique doit le notifier à Bercy. Le ministère peut alors décider d'un examen plus approfondi, voire de bloquer l'opération s'il l'estime contraire aux intérêts français.

Malgré cette surveillance renforcée, 124 rachats ou prises de contrôles étrangères d'entreprises françaises ont été autorisées après contrôle en 2022. Un peu plus de la moitié (68) "l'ont été avec des conditions imposées à l'investisseur pour protéger les intérêts souverains" de la France, est-il détaillé dans le rapport.

M.V avec AFP