CSA: nomination surprise à la tête du gendarme de l'audiovisuel

- - AFP Thomas Samson
Rebondissement dans la dernière ligne droite. Alors que tout le monde attendait une femme, Emmanuel Macron a finalement choisi de nommer un homme à la présidence du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel). Il s'agit de Roch-Olivier Maistre, un énarque de 63 ans qui a effectué la majeure partie de sa carrière dans le sillage de Jacques Chirac.
Né en 1955 à Meknès (Maroc), le successeur d'Olivier Schrameck a débuté en 1982 à la Mairie de Paris comme chef du bureau du théâtre à la direction des affaires culturelles. Il y a gravi divers échelons pour terminer en 2000 directeur général de la mairie, dirigée à l’époque par Jean Tiberi.
Sa connaissance des questions culturelles le conduisent à faire deux passages en cabinet: d'abord, comme conseiller technique au cabinet du ministre de la culture François Léotard dans le gouvernement de Jacques Chirac (1986-88) ainsi que conseiller pour l’éducation et la culture à l’Elysée (2002-2005). En 2005, Jacques Chirac le nomme au tour extérieur conseiller maître à la Cour des comptes, où il devient président de section en 2012, puis président de chambre et rapporteur général en 2018.
Parallèlement, il a continué à s’intéresser à la culture en étant directeur général de la Comédie française (1993-95), président du Conseil national du théâtre (1996-2000), médiateur du cinéma (2006-11), administrateur du Festival de Cannes, du théâtre de l’Odéon, du théâtre du Vieux colombier, mais aussi membre de la commission financière de l’AFP, ou de l’Autorité de régulation de distribution de la presse. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, Roch-Olivier Maistre avait participé au comité Action publique (CAP 2022) qui a planché sur la réforme de la sphère publique, et aussi fait un rapport sur un centre national de la musique.
Le Conseil d'Etat perd le CSA
Sa nomination est une surprise. Jusqu’à présent avaient surtout circulé les noms de conseillers d'Etat, comme la plupart des présidents passés du CSA. Mi-novembre, le Canard enchaîné avait avancé trois noms: Frédérique Bredin (présidente du CNC, ancienne ministre de François Mitterrand), Sylvie Hubac (présidente de la section de l’intérieur au Conseil d’Etat, ancienne directrice de cabinet de François Hollande à l’Elysée), et Isabelle Falque-Pierrotin (présidente de la CNIL, ancienne directrice adjointe du cabinet de Jacques Toubon au ministère de la culture) qui a fait figure de grande favorite, mais a finalement a été nommée parmi les cinq garants du grand débat national.
Fin novembre, la Lettre A a ajouté les noms de Denis Rapone (président de l’Hadopi) et Laurence Franceschini (médiatrice du cinéma, qui fut directrice adjointe du cabinet de Renaud Donnedieu de Vabres au ministère de la culture). En décembre, le Figaro avait aussi cité Nathalie Sonnac (membre actuel du CSA), mais sa nomination aurait posé un problème juridique, les membres du CSA n’étant pas renouvelables. Enfin, Challenges avait évoqué Martin Ajdari (directeur général des médias au Ministère de la culture, ancien membre du cabinet de Laurent Fabius à Bercy).
Pour sa part, la journaliste Michèle Léridon, directrice de l'information à l'AFP, a été nommée par le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (la République en marche). Un dernier membre doit être nommé par le président du Sénat Gérard Larcher (les Républicains). Toutes ces nominations doivent être encore être approuvées à la majorité des trois cinquièmes par les commissions des affaires culturelles de deux chambres.
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