Hébergement d'urgence, construction, squat... Wargon défend le bilan sur le logement du gouvernement

Alors que la fondation Abbé Pierre dresse un bilan sévère sur le quinquennat du président Emmanuelle Macron avec une nette aggravation du mal-logement, la ministre en charge du Logement Emmanuelle Wargon a réagi ce mercredi sur BFMTV.
La ministre estime malgré tout que de belles actions ont été menées pendant ce quinquennat, avec notamment "la révolution de la rénovation énergétique" grâce à l'aide MaPrimeRénov' qui va d'ailleurs fêter son millionième dossier. "Le logement a eu un tournant majeur dans ce quinquennat" a-t-elle déclaré sur notre antenne.
"Nous avons réalisé de très belles actions pendant ce quinquennat" s'est défendue la ministre, alors que la fondation estime que le gouvernement n'a pas été à la hauteur. La fondation souligne notamment l'explosition du nombre de demandes de logements sociaux, le retard de construction de logements sociaux et la hausse du nombre de personnes sans-abris avec la saturation des hébergements d'urgence.
Moins de sans-abris recensés à Paris
Sur la question des sans-abris, la ministre estime qu'il est important de se montrer "humble", malgré les promesses des présidents successifs, on compte toujours des centaines de milliers de personnes à la rue. Toutefois, à Paris, l'opération la Nuit de la Solidarité a recensé à Paris 2.600 sans-abris, contre 2.829 en 2021 et 3.601 en 2020, signe d'une amélioration. De son côté la fondation estime à 300.000 au moins le nombre de sans-abris en France, avec un total de 12,1 millions de personnes touchées par la crise du logement, confrontés notamment à des prix en forte hausse partout en France (ils ont par exemple été multiplié par 3 à Bordeaux en 20 ans).
Dans ce contexte, la ministre souligne que le logement est une préoccupation très importante des Français, leur premier poste de dépense, et que le gouvernement a oeuvré pour améliorer la situation, avec notamment plus d'ouvertures de places d'hébergement d'urgence ("200.000 avec l'arrêt de la gestion au thermomètre", "300.000 personnes sorties de la rue ou d'un hébergement d'urgence"), la hausse du nombre de permis de construire (qui a retrouvé son niveau pré-crise mais reste loin des records) qui signe "un quinquennat gagné" par rapport au précédent, des aides à la rénovation énergétique. "On a fait beaucoup" pour le logement déclare la ministre.
Par ailleurs, sur les squats, en plus d'avoir oeuvré pour mettre en place une procédure accélérée d'expulsion, le gouvernement a lancé un nouveau dispositif actif dès le 1er février qui s'appuie sur les huissiers et les préfets pour mettre fin au squat par voie administrative. "Parce que c'est inadmissible", précise la ministre. Ce dispositif permet de simplifier le recours en cas de squat puisque le préfet peut mettre en demeure les squatteurs de quitter les lieux en 48 heures, avec le soutien des huissiers pour appliquer la procédure.