Daesh: l'impensable évolution du rôle des femmes

Une femme s'est fait exploser mercredi matin à Saint-Denis lors d’un assaut du Raid visant Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats de Paris. Un fait inédit parmi les combattants de Daesh. Rares sont celles qui vont au front, une kalachnikov à la main et une ceinture d’explosifs autour de la taille. Plus connues sont celles qui se font escroquer.
En effet, l’organisation terroriste n’est pas réputée pour son ouverture concernant la condition des femmes. Elle est même à l’origine d’un large réseau d’esclavage sexuel. Entre 2.000 et 5.000 femmes seraient sous son joug, selon Les Inrocks. Un bon nombre serait issues de la communauté Yézidie.
Mais d’autres rejoignent les rangs jihadistes par choix et conviction. Vivre dans une société islamique pure, faire des enfants et soutenir les combattants, tel est leur combat, telle est leur utopie.
Plus déterminées
L’assaut de ce mercredi prouve bel et bien que les choses évoluent au sein de Daesh. "Des femmes, il y en a toujours eu dans les mouvements terroristes", note l'ex-patron du GIGN Christian Prouteau sur BFMTV. "Il y en a déjà eu dans le groupe armé Action directe et dans la bande à Baader", rappelle-t-il. Mais la mort en martyr d’une femme, c’est une première pour l’organisation terroriste jihadiste.
"Il y en a peu mais quand elles y sont, ce sont des passionarias", remarque l’ancien commandant. "Elles sont souvent plus déterminées que les hommes", estime Christian Prouteau.
Le suicide de cette femme kamikaze intervient deux jours après l’arrestation de 7 femmes en Tunisie, issues de la branche Jund al-Khilafa, affiliée à Daesh. Ces dernières ont reconnu avoir incité au terrorisme et fait l'apologie des attentats sur les réseaux sociaux.