Réforme SNCF: passe d'armes à l'Assemblée entre François Ruffin et Elisabeth Borne

François Ruffin - JACQUES DEMARTHON / AFP
À l'Assemblée comme dans la rue, la bataille du rail est engagée sur la réforme de la SNCF: lors de la séance de questions aux gouvernement ce mardi, la ministre chargée des Transports Élisabeth Borne a été prise à partie par le député de la Somme François Ruffin, membre du groupe La France insoumise.
"Madame Borne, en 1997 vous étiez à Matignon, vous étiez conseillère en charge des Transports auprès du Premier ministre. Avec ardeur, vous avez alors appliqué la directive européenne, vous avez séparé le rail du réseau", a d'abord rappelé le réalisateur de Merci Patron! , avant de mener une charge frontale:
"Quel résultat, cette réforme? Une catastrophe bureaucratique d’abord. Le fret ferroviaire s’est cassé la figure. La dette de la SNCF Réseau, elle, a plus que doublé. Voilà votre bilan. Malgré cet échec, que proposez-vous aujourd’hui? On prend les mêmes et on recommence. (…) Un dogme rabâché: ‘concurrence, concurrence, concurrence’. Vous êtes les ventriloques de Bruxelles. Quand abandonnerez-vous ce dogme?"
"Immobilisme dangereux"
"Je vous remercie de souligner que je connais le secteur ferroviaire, et c’est bien pour cela que je suis fière de porter cette réforme", a répliqué la ministre. Dans les pas du Premier ministre Édouard Philippe, Élisabeth Borne a ensuite adressé ses pensées "aux usagers, qui ont galéré ce matin, et qui galéreront à nouveau ce soir".
L'ancienne patronne de la RATP a enfin dénoncé la posture dans laquelle s'inscrit selon elle l'opposition, et en particulier La France insoumise:
"Personne n’est dupe, certains sont dans l’amalgame, peut-être même dans la revanche de l’élection présidentielle. Ce n’est pas rendre service aux cheminots. Personne n’a rien à gagner à des contre-vérités et des caricatures, qu’il s’agisse de stigmatiser les cheminots, ou de les inquiéter au profit d’un immobilisme dangereux pour tous."