"Voyons-nous": Fabien Roussel propose un accord pour les législatives à Jean-Luc Mélenchon

L'ancien candidat communiste tend la main au patron de la France insoumise. "Je lui propose d'additionner nos voix. La gauche peut gagner les législatives", assure le député. Mais la France insoumise l'accuse d'avoir privé leur parti de second tour.

Tenter la réconciliation. Après son échec au premier tour, Fabien Roussel souhaite échanger "rapidement" avec Jean-Luc Mélenchon. Si les deux hommes sont à couteaux tirés depuis des semaines, la tension est encore montée d'un cran au lendemain du premier tour. Le parti communiste espère pourtant pouvoir s'allier avec La France insoumise en vue des législatives.

"Voyons-nous rapidement, avant même le deuxième tour pour faire gagner la gauche aux législatives. Je lui propose d’additionner nos voix", a lancé l'ex-candidat communiste ce jeudi après-midi depuis le siège de son parti, place du Colonel Fabien à Paris, en précisant n'avoir pas reçu de nouvelles de l'insoumis ces derniers jours.

"Fabien Roussel n'a pas tenu parole"

Les proches de Jean-Luc Mélenchon ont multiplié les reproches envers Fabien Roussel lundi. Alors que leur candidat a récolté 21,95% des voix, ils jugent que les 2,4% de Fabien Roussel les ont empêchés d'atteindre le second tour.

"Il y a de la tristesse car l’objectif d’être au second tour tour était atteignable. Beaucoup de gens de gauche ont consacré du temps à nous taper dessus, pour un résultat inutile", analysait par exemple le député Alexis Corbière sur Public Sénat.

Même son de cloche du côté d'Adrien Quatennens.

"Je respecte les communistes, mais Fabien Roussel n’a pas tenu parole. Il m’avait dit que si un candidat de gauche était en mesure d’être au second tour, il était prêt à repenser sa candidature", avançait le député LFI sur France info.

120 circonscriptions dans lesquelles la gauche pourrait l'emporter

Fabien Roussel rejette, lui, l'idée que le PCF, soutien de Jean-Luc Mélenchon en 2012 et 2017, ait contribué à la défaite de l'Insoumis.

"Les 802.588 électeurs qui ont voté par conviction pour ma candidature, pour les Jours heureux, n'auraient pas voté pour un autre candidat de gauche", expliquait-il dans un entretien à L'Humanité mardi.

Fabien Roussel espèrait dans la même interview que le parti de Jean-Luc Mélenchon ne présente pas de candidat dans les circonscriptions où les députés sortants sont communistes.

"La gauche peut l'emporter", a encore assuré Fabien Roussel lors de sa conférence de presse ce jeudi. Dans plus de 120 circonscriptions, le total des voix de gauche est supérieur à celui de la République en marche, d'Éric Zemmour et de Marine Le Pen.

Marie-Pierre Bourgeois