Proche-Orient: Israël et le Hamas pris dans un engrenage meurtrier

Des Palestiniennes pleurent pendant les funérailles d' un haut commandant du groupe radical Jihad islamique, tué avec 5 membres de sa famille dans la nuit de mardi à mercredi dans des raids aériens israéliens sur Beit Hanoun, au nord de la - -
Des raids aériens d'un côté, des tirs de roquettes de l'autre. Israël et le Hamas palestinien étaient pris ce mercredi dans un engrenage incontrôlé, avec l'intensification des raids aériens sur Gaza qui ont fait 30 morts et des tirs de roquettes en direction de grandes villes et d'un site nucléaire israéliens.
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> Salves de roquettes sur Israël, dont deux près d'un site nucléaire
Ce mercredi, les groupes armés à Gaza -principalement le Hamas et le Jihad islamique- ont tiré au moins 50 roquettes sur Israël, dont plus d'une dizaine ont été interceptées par la défense anti-aérienne Iron Dome. Les combattants palestiniens ont montré leur force de frappe.
Des roquettes ont atteint la région de Jérusalem. Deux sont pour la première fois tombées au large du port de Haïfa, à une distance de plus de 160 km de Gaza, soit l'objectif le plus éloigné jamais touché par un projectile palestinien. Deux autres roquettes tirées en direction de Tel-Aviv, le coeur économique d'Israël, ont été interceptées mais les sirènes ont provoqué la panique parmi les passants dont certains se sont abrités derrière des voitures ou des abribus. En soirée, deux roquettes sont tombées sur Dimona et une troisième a été interceptée par Irone Dome, selon l'armée.
> Infiltration palestinienne par la mer avortée
Deux combattants palestiniens de Gaza ont en outre été abattus en soirée par l'armée alors qu'ils tentaient de s'infiltrer par la mer dans le sud d'Israël, au lendemain d'une tentative similaire avortée qui s'était soldée par la mort de quatre combattants, selon la radio.
> L'offensive terrestre "pourrait arriver très bientôt", prévient Shimon Peres
Dans l'après-midi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé "d'intensifier les attaques contre le Hamas et les autres groupes terroristes à Gaza", après le lancement mardi par son armée d'une offensive aérienne contre l'enclave palestinienne qui a coûté la vie au total à 53 Palestiniens, dont un grand nombre de civils. Les chars israéliens sont déjà massés à la frontière entre le sud d'Israël et Gaza, alors que Benjamin Netanyahu est sous pression de ses ministres faucons pour lancer une offensive terrestre contre ce territoire contrôlé par le Hamas depuis 2007 et d'où l'armée israélienne s'est retirée en 2005.
Le président sortant Shimon Peres d'ailleurs prévenu qu'une opération terrestre "pourrait arriver très bientôt". C'est en prévision d'une telle éventualité "que les ordres de mobilisation de 40.000 réservistes ont été donnés", a expliqué le ministre de l'Environnement Gilad Erdan.
> Au moins 30 Palestiniens tués à Gaza
Côté palestinien, les raids israéliens sur la bande de Gaza ont tué au moins 53 Palestiniens depuis le début de l'offensive aérienne israélienne "Protective Edge" lundi à minuit, dont 30 mercredi parmi lesquels 18 femmes et enfants, selon les services d'urgence à Gaza. 465 Palestiniens ont par ailleurs été blessés. Ce jour, le raid le plus meurtrier a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi dans le nord de Gaza: un commandant local du Jihad islamique, Hafez Hammad, a péri dans la destruction de sa maison, avec cinq membres de sa famille, dont deux femmes et une adolescente. Les funérailles ont eu lieu sous une chaleur écrasante, alors que les raids aériens se poursuivaient.
Au total, l'armée israélienne dit avoir ciblé "550 sites du Hamas", y compris 31 tunnels et 60 lance-roquettes.
> Mahmoud Abbas dénonce un "génocide"
Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a conclu un accord de réconciliation avec le Hamas en avril, a accusé Israël de commettre un "génocide" à Gaza.
Ce nouveau cycle de violences est le plus grave depuis une offensive israélienne contre Gaza fin 2012, dont l'objectif était aussi de faire cesser les tirs de roquettes. Il a été enclenché après le rapt le 12 juin dernier puis le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribué par Israël au Hamas, suivi de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des jeunes extrémistes de droite juifs.
> Hollande "condamne fermement les agressions" contre Israël
A l'étranger, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont téléphoné à Benjamin Netanyahu pour lui exprimer leur solidarité face aux tirs de roquettes du Hamas classé organisation "terroriste" par Washington et l'Union européenne. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry s'est lui aussi entretenu avec Benjamin Netanyahu et compte parler avec le président palestinien Mahmoud Abbas dans les prochaines 24 heures.
En revanche, le groupe arabe à l'ONU a demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité en appelant l'institution à "faire cesser l'agression israélienne".
> Réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU jeudi
En fin de soirée mercredi, l'ONU a décidé de se saisir de la question. Le Conseil de sécurité des Nations Unies tiendra jeudi une réunion d'urgence sur la situation à Gaza, a annoncé la présidence rwandaise du Conseil. La séance, qui commencera à 10 heures à New York (16 heures heure française), consistera en un exposé public de la situation par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, suivie de consultations à huis clos entre les 15 pays membres du Conseil.