La religion s'invite au bureau

Des salariés dans un open-space. (photo d'illustration) - Kenzo Tribouillard - AFP
Plus que jamais, le fait religieux fait débat dans le monde du travail. Selon une enquête réalisée par l'Institut Randstad et l'Observatoire du fait religieux en entreprise, publiée ce mardi dans le Parisien, la question de la religion s'invite de plus en plus au sein de l'entreprise, et ce, globalement, depuis un an.
Hausse des "cas conflictuels"
Ainsi, 23% des 1.296 salariés interrogés entre février et mars déclarent rencontrer de plus en plus souvent la question du fait religieux en entreprise, contre 12% en 2014. Parmi les situations rencontrées le plus fréquemment par les managers, les demandes d'absence pour des fêtes religieuses (19%), le port d'un signe religieux (17%), la stigmatisation d'un individu en raison de ses croyances (8%). Mais aussi, dans une moindre mesure, la prière pendant les pauses (8%), et pendant le temps de travail (7%), et, de façon plus radicale, le refus de travailler avec une femme (4%).
Avec cette augmentation globale est également apparue une hausse de ce que le Parisien appelle les "cas conflictuels", portés à 6%. Autrement dit, des situations de conflits liés à religion sur le lieu de travail, que les cadres se retrouvent désormais régulièrement à devoir gérer.
Une "implication défensive" depuis les attentats
En cause, selon l'étude, les attentats ayant frappé la France en janvier. Ces attaques auraient en effet entraîné une "implication défensive" de la part des croyants pratiquants. Se sentant stigmatisés par les événements, ces derniers ont en effet affirmé leur appartenance religieuse avec davantage de vigueur, notamment au sein de l'entreprise.
"Après les attentats de janvier, les pratiquants ont ressenti un discours de remise en cause de la religion dans la société. Plus qu'avant, ils se disent moqués et leur réaction est de se défendre en affirmant davantage ce qu'ils sont dans l'entreprise", explique ainsi Lionel Honoré, président de l'Observatoire du fait religieux en entreprise, interrogé par Le Parisien, selon qui,"la plus grande majorité des cas viennent de l'islam", religion mal connue des managers.