Nouveau projet d'attentat en France: les terroristes étaient-ils prêts à passer à l'acte?

Des policiers devant le Bataclan, le 16 novembre 2015, trois jours après les attentats à Paris. - Bertrand Guay - AFP
La France, cible privilégiée des jihadistes. Après les attentats du 13 novembre, la cellule terroriste de Bruxelles comptait passer une nouvelle fois à l'acte dans l'hexagone. Cette thèse a été confirmée aux enquêteurs belges par Mohamed Abrini, complice présumé de Salah Abdeslam dans la logistique des attaques de Paris, inculpé pour "assassinats terroristes" dimanche. Ces plans auraient, semble-t-il, été contrariés par l'arrestation de Salah Abdeslam le 18 mars, et la diffusion de la photo de Najim Laachraoui, l'un des kamikazes de l'aéroport de Zaventem. Obligeant alors les terroristes à imaginer une action en urgence à Bruxelles. Le point sur les informations dont disposent les enquêteurs.
> Les terroristes avaient-ils les moyens logistiques de viser la France?
Oui. Lors des attentats de Bruxelles, les kamikazes ont utilisé quatre bombes dissimulées dans des sacs à dos, trois à l'aéroport de Zaventem, une dans la station de métro. Dans l'appartement de Scharbeek, d'où sont partis les terroristes, 15 kilos de TATP, un puissant explosif, ont été découverts, ainsi que des boulons, des câbles, des détonateurs... de quoi fabriquer de nouvelles ceintures explosives.
A cette découverte, s'ajoute celle réalisée dans l'appartement d'Argenteuil, dans le Val-d'Oise où Reda Kriket avait conduit les enquêteurs français. Si rien ne permet d'établir un lien entre les déclarations de Mohamed Abrini et le projet d'attentat déjoué en France par les services de la Direction générale de la sécurité intérieure, un arsenal glaçant, à base de kalachnikov, pistolets-mitrailleur, glycérine et TATP, avait également été retrouvé.
> La cellule terroriste disposait-elle d'assez d'hommes pour commettre un attentat?
Oui. S'il est établi que l'attentat du 22 mars à Bruxelles n'a été qu'une attaque préparée dans la précipitation en réaction à l'arrestation de Salah Abdeslam, au mois cinq hommes auraient pu commettre un attentat en France. Lors des attaques en Belgique, Najim Laachraoui et les frères El Bakraoui ont trouvé la mort. Mohamed Abrini, le troisième homme de l'aéroport, et Osama K., suspecté d'être le complice du kamikaze du métro, ont eux été arrêtés vendredi, tout comme trois autres hommes.
> Quelles cibles auraient pu être visées par les terroristes?
Selon les premières déclarations de Mohamed Abrini faites aux enquêteurs, la cellule terroriste avait pour projet de frapper à nouveau la France. Dans l'ordinateur d'Ibrahim El Bakraoui, terroriste de l'aéroport de Zaventem, dans un dossier intitulé "target", il est mentionné comme cible l'association catholique intégriste, proche de l'extrême-droite, Civitas, mais aussi le quartier d'affaires de La Défense.