Des inspecteurs font travailler des profs de français sur une interview de Kev Adams

Dans un billet de blog, une professeur de français raconte une formation dispensée par des inspecteurs de l'Education nationale. Selon son récit, ils ont planché sur une interview de Kev Adams ainsi que sur de nouvelles règles de grammaire.

En formation, des professeurs de français ont eu à travailler sur une interview de Kev Adams. C'est en tout cas ce que dénonce Lucie Martin, une prof de lettres au collège, sur un blog tenu sur le site Télérama.fr. L'enseignante raconte le déroulement d'une formation sur l'étude de la langue, suivie en décembre dernier.

Un atelier sur l'articulation oral-écrit

"Alors nous, que devons-nous enseigner à nos élèves?", s'interroge l'enseignante sur son blog. "Réponse: Kev Adams (...). Nous étions affligés. Bien sûr que nous faisons travailler nos élèves sur les différents niveaux de langue, pour les habituer à les repérer, à les utiliser, à passer de l’un à l’autre… Mais est-ce vraiment notre rôle de leur donner à lire du Kev Adams? Ne pouvons-nous pas faire ce même exercice avec un extrait de Zazie dans le métro?"

L'atelier autour de l'interview de Kev Adams propose aux professeurs un travail sur "les démarches qui articulent l'oral et l'écrit dans une classe de troisième". 

De nouvelles règles de grammaire?

Pendant cette formation, dispensée par des inspecteurs de l'Education nationale, les profs auraient découvert de nouvelles manières d'enseigner la grammaire. Les compléments d'objet directs, indirects ou encore les compléments circonstanciels seraient remplacés par la notion de "prédicat" ou "ce qu'on dit du sujet".

Mais selon la prof "ces soi-disant changements imposés par les programmes, et relayés par l'inspection ne sont appliqués nulle part". Par "nulle part", l'enseignante entend ni dans l'école primaire où sont scolarisés ses enfants ni dans les nouveaux manuels de collège, issus de la réforme. 

Enfin, Lucie Martin dénonce une dernière consigne transmise par les inspecteurs : "en langue tout est négociable". Ainsi, si un élève fait une faute de grammaire mais qu'il peut la justifier même en ayant tort, "alors nous devons considérer qu'il a raison".

Dans une note d'information, l'Education nationale rappelle que la priorité en CM2 et au collège est donnée "à l’étude de la langue dans ses trois composantes, grammaire, orthographe, lexique".

M.L.