Jihadistes: Dupont-Aignan suggère de "rouvrir Cayenne"

Nicolas Dupont-Aignan, en mai 2014, à l'Elysée. - Alain Jocard - AFP
Une solution pour le moins radicale. Le député Nicolas Dupont-Aignan, président du mouvement Debout la France, a suggéré jeudi de "rouvrir Cayenne" (en Guyane française, NDLR), pour éloigner les Français revenus du jihad, des "fous furieux" qui méritent à ses yeux une "justice d'exception".
"Interdire de revenir"
"Il est du devoir de la Nation "de mettre en oeuvre des mesures précises", a déclaré le député-maire de Yerres, dans l'Essonne, sur Sud Radio. Il s'est dit "surpris par le décalage entre le numéro vert pour les parents qui ont un soupçon, les cellules pseudo-psychologiques pour le retour, et l'ampleur du défi".
Il faut, selon Nicolas Dupont-Aignan, "interdire de revenir" à ceux qui sont partis combattre en Irak ou Syrie. "Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement ne veut pas mettre en oeuvre la déchéance de nationalité pour les binationaux, cela devrait être automatique".
"Isoler ces fous furieux" dans un "centre de détention"
Autre suggestion "qui, je sais, va faire hurler, mais ça m'est égal: je considère que quand un Français se livre au jihad, il doit à son retour en France être assigné à résidence et éloigné". "Je propose qu'on rétablisse à Cayenne un centre de détention qui permette d'isoler ces fous furieux".
"Je ne propose pas le rétablissement du bagne", a-t-il précisé, mais "un centre de détention". Un Guantanamo à la française? lui demande-t-on. "Dans des conditions humaines, sous le respect de la justice", a répondu l'ex-candidat à l'Elysée.
"Il faut envoyer un message très clair: si vous partez là-bas, vous ne reviendrez pas dans les mécanismes habituels de notre justice. Il y aura une justice d'exception". Pour lui, il s'agit "de haute trahison. C'est un acte de guerre contre la France". "Pas le voyage retour dans le laxisme judiciaire que l'on connaît", a-t-il insisté.
La Guyane française a accueilli plusieurs bagnes où furent détenus notamment des communards, Alfred Dreyfus, mais aussi des prisonniers de droit commun. La déportation à Cayenne fut supprimée après la première guerre mondiale.