Ce qu'Edward Snowden nous a appris

Chaque jour qui passe porte avec lui sa révélation issue des documents d'Edward Snowden. Alors qu'on apprend que la France aurait fait l'objet d'une surveillance massive, comment prendre la mesure d'une surveillance qui s'est établie à l'échelle mondiale, impliquant des institutions aussi diverses? BFMTV.com fait le point.

Peut-on vraiment avoir confiance en la sécurité de nos données personnelles sur les réseaux? La réponse faisait peu de doutes. Avant Snowden, nous soupçonnions déjà Facebook à la moindre occasion. L’Union européenne se méfiait de Google et s'apprêtait à légiférer. Des journalistes découvraient qu’ils étaient épiés, ou l’on découvrait que d'autres journalistes organisaient des écoutes. La confiance s’érodait dans un sentiment confus.

Puis le lien s’est rompu. Les documents d’Edward Snowden, par dizaines de milliers, ont commencé à faire surface et à mettre au jour ce que peu de gens auraient imaginé. Ça a d'abord commencé par la révélation sur la surveillance de masse des fadettes de nombreux Américains. Avec Prism, nous avons appris que les millions d’utilisateurs des services les plus populaires du Web étaient exposés. Ce lundi, nous apprenons que les réseaux téléphoniques français auraient été étroitement surveillés.

Finalement, le nom de Snowden a été cité comme récipiendaire de distinctions aussi hautes que le prix Sakharov pour la liberté de penser, remis par le parlement européen, ou encore le prix Nobel de la paix. Plus confidentiel mais toujours symbolique, c'est l'association des anciens de la NSA qui lui a rendu hommage en le distinguant pour son "intégrité dans le travail de renseignement". L'action de Snowden a indubitablement marqué l'époque.

Des informations disparates et parcellaires

Depuis le début de l'été, les révélations se succèdent à un rythme tellement ahurissant que lorsqu’on apprend, en septembre, que la NSA a mis sur écoute le chef d’Etat brésilien, on en aurait presque haussé les épaules. Si l’on en croit les documents de Snowden, la surveillance est généralisée, et tout ce qui passe par un câble, que ce soit chiffré ou non, est exposé aux regards indiscrets, que vous soyez président, journaliste, chef d’entreprise ou simple citoyen. C'est ce que semblent confirmer les dernières révélations du Monde.

Interception des câbles sous-marins, Prism et XKeyscore, accords secrets avec les entreprises, micros cachés, supercalculateurs capables de traiter des milliards de données ou de casser le chiffrement, Google, Petrobras, l’ONU, NSA et GCHQ, rapports falsifiés, piratage… Les informations délivrées par Snowden proviennent de rapports ou de présentations prévues pour des réunions. Elles sont parcellaires et disparates. Révélées au compte-gouttes, elles sont surtout difficilement vérifiables.

Quatre mois après les premières révélations, comment prendre du recul, comment se retrouver dans cette masse d’informations sans rapport apparant, ou presque? BFMTV.com fait la synthèse.

Olivier Laffargue et Maxence Kagni